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- la HACHETTE (Aglia
tau)
!
- (Lépidoptère
Saturnidae)
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- Intro !
-
- La chenille d' Aglia tau compte parmi
les plus curieuses de la faune française, mais ne me
demandez pas pourquoi elle porte de telles "banderilles". Dame
Nature a en effet ses raisons que la raison ignore, et dans le
genre "incroyable mais vrai" le comble de l'extravagance nous est
donné par le Bocydium globulare, petit insecte
brésilien "cousin" des cigales et cicadelles.
-
-
- Chenille naissante de la
"Hachette" ....
...et
Bocydium globulare (Membracidae)
- Dame Nature aurait-elle un
tantinet abusé de la dive bouteille ?
- ....convenez qu' on pourrait le
croire !
-
- Présentation
-
- Tout comme le plus grand papillon d'
Europe (Saturnia pyri, voir site), Aglia tau relève des
Saturnidae, papillons nocturnes représentés en
France par 5 espèces ( dont une, Samia cynthia, a
été introduite au XIXe siècle). La "Hachette"
est largement répandue en France, encore qu'elle suive la
répartition du hêtre, et soit souvent
localisée.
-
- Vous l'aurez compris, ce papillon
affectionne les forêts de feuillus, ou les mixtes, et la
bestiole se complait là où son arbre de
prédilection est présent., même si ses
chenilles sont censées pouvoir se satisfaire du charme,
voire du chêne, du bouleau, ou encore du tilleul. Suivant
les régions, et l'altitude, la Hachette apparaît
d'Avril à Mai, avec une seule génération
annuelle.
-
- Le dimorphisme sexuel est très
accusé, et les illustrations ci-dessous pourraient
aisément se passer de commentaires. Disons que la femelle
est nettement plus grande, plus terne, plus "bedonnante", et que
ses antennes sont filiformes, par opposition à celles
très fortement "pectinées" du mâle. A ces
critères purement morphologiques s'ajoute un aspect
comportemental de prime abord assez étonnant ....que vous
me permettrez d'un peu différer !
-
-
-
- la femelle de la Hachette
(ci-dessus) atteint une envergure de 80-90
mm,
- tandis que celle du mâle
(ci-dessous) n'excède guère les 60 mm
-
-
-
-
- Détail des antennes
!
-
- Chez les Saturnidae l'olfaction joue un
rôle prépondérant dans la recherche et la
détection des femelles, et donc dans la
pérennité des espèces. Les sensilles
olfactives ( = récepteurs ) étant situées sur
les antennes du mâle, vous comprendrez le
développement important de ces dernières, et vous
noterez une forme générale qui n'est pas sans
rappeler celle du "râteau" de nos antennes
télés. Si besoin était, voila encore une
preuve que les inventions humaines ne font que copier la Nature
....d'où la notion de "bionique", et l'importance des
applications issues de cette science.
-
-
- de gauche à droite: 1
& 2)- ensemble et détail de l'antenne du
mâle.
- Sur l'agrandissement vous
remarquerez l'abondance des "poils" sensoriels ( = "sensilles"),
ces "capteurs" permettant notamment la détection des
femelles.
- 3 & 4)- ensemble et
détail de l'antenne femelle.
-
-
- L'origine du nom ...pour
info !
-
- La dénominations scientifique (
"tau" ), et la vernaculaire ( "Hachette" ), ont été
inspirées par la forme du dessin blanc ornant le centre des
ocelles alaires (ci-dessous). Les uns y ont vu la lettre grecque "
T ", et les autres le profil d'une hachette ..... CQFD
!
-
- tantôt T grec
...tantôt hachette
... et convergences !
- à gauche: sur aile
postérieure gauche de femelle; au centre: sur aile
postérieure droite de mâle. Vous noterez que la
coloration bleue résulte de l'incidence de la
lumière (il s'agit d'une coloration dite "physique", par
opposition à la coloration "chimique", autrement dit
pigmentaire); à droite: la convergence de forme avec
le marteau de couvreur (ici avec son enclume) me paraît
encore plus patente et pertinente .....reste à
connaître l'avis des bestioles concernées
!
-
-
- La
pariade
-
- Comme je le laissais
précédemment entendre le dimorphisme sexuel d'Aglia
tau est également comportemental. De fait, et aussi curieux
que cela puisse paraître, le mâle vole de jour, et la
femelle de nuit, ce qui n'est pas fait semble t-il pour faciliter
les indispensables retrouvailles. Fort heureusement la Nature fait
bien choses, et ces Dames n'ont pas leur pareil pour attirer les
mâles, tout comme ces derniers détectent à
merveille la présence d'une femelle réceptive. Vous
noterez au passage que ce même "décalage horaire"
s'observe chez le Petit paon de nuit, ou encore chez le Bombyx du
chêne ( = "Minime à bande jaune", voir
site).
-
- En d'autres termes les phéromones
sexuelles émises par la femelle vierge sont
propagées par le moindre souffle d'air, et pour peu qu'un
mâle en "chasse" capte la plus infime trace de ces
affriolantes effluves, il lui suffit en quelque sorte de remonter
le courant pour arriver jusqu'à la belle ....et
perpétuer l'espèce. Bien entendu les capteurs
olfactifs des antennes jouent ici un rôle
déterminant.
-
- elle vole de
nuit.....
....et
lui de jour !
- ......dures dures les
"retrouvailles" ? ......pas vraiment
!
-
- En pratique les mâles volent de 10
à 14 h (suivant température) avec un pic
d'activité aux alentours de midi. La quête
"phéromonale" est extrêmement rapide, souvent
très zigzagante, et généralement à
"basse altitude" ( de l'ordre du mètre ! ), car les
femelles émergentes restent fréquemment tapies dans
la litière "natale", ou à faible hauteur sur les
troncs et arbustes environnants. La concurrence est
évidemment sévère car le premier
arrivé sera le seul à pouvoir "consommer" ....et de
surcroît le nombre des mâles est
généralement supérieur à celui des
femelles.
-
- Capturer ce genre de bestiole n'est pas
mince affaire, car même en sous bois dégagé
l'étonnante vitesse de vol de la Hachette la fait
disparaître en quelques secondes. Sauf à porter des
cornes dignes d'un boeuf Watusi (et encore ! ) il est par ailleurs
quasi impossible de trouver des femelles dans la journée,
hormis peut-être là où l'espèce abonde.
Par contre leur capture est généralement
aisée de nuit ( aux U.V s'entend ! ) quand elles volent
d'arbres en arbres pour y déposer leurs oeufs.
-
- La ponte
-
- Pas grand chose à dire, sinon que
les oeufs sont gros ....et donc moins nombreux que s'ils
étaient petits ...CQFD ! Pour l'heure il m'est impossible
de donner un chiffre, fut-il approximatif, car avec des femelles
"sauvages" on ne peut savoir si elles ont pondu ou non avant
capture. La sortie des adultes coïncidant avec le
"débourrage" des hêtres, les oeufs sont pondus sur
les branches par petits lots. Charge à la chenille d'aller
chercher ( et trouver ! ) sa pitance, ce qu'elle fait
aisément, le goût des néonates pour la
vadrouille se vérifiant d'ailleurs en
élevage.
-
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- à gauche: femelle venant
d'éclore (remarquer l'importance du volume abdominal; au
centre: abdomen de femelle prête à pondre:
à droite: oeufs de la "Hachette" ( l'importance de
leur volume, en regard de la taille du papillon , tient sans doute
à la conformation quelque peu "encombrante" des chenilles
naissantes (voir page suivante)..
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-
- les pages entomologiques d'
andré lequet
: http://www.insectes-net.fr
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