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CAPRICORNE DU CHÊNE (Cerambyx cerdo)
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-
La reproduction
!
- 1)- l'accouplement
!
-
- "Mr. cerdo" (ci-dessous à
l'extrême gauche), avait décidé de ne point se
laisser tirer le portrait, et tant il avait la bougeotte, rien n'y
faisait, pas même la fraîcheur matinale censée
l'engourdir. L'idée m'est alors venue d'essayer de calmer
le jeu, en adjoignant une accorte compagne, au demeurant
déjà fécondée à multiples
reprises par un autre mâle. Vous avez la suite sous les
yeux, et vous conviendrez qu'au pays des cerdo il n'y a pas
d'heure pour les braves, et qu'à l'évidence la
couche importe peu, l'essentiel étant de pouvoir s'y
cramponner !
-
-
-
- "Vite fait, bien fait " ....et
surtout peu banal !
-
-
-
- à gauche: comme
les scouts ...."toujours prêts" !
- à suivre: détail
de l'accouplement ... et
une vidéo en prime !
- 2)- la ponte
!
Elle suit bien sûr l'accouplement,
et les ufs sont tout naturellement déposés
à pied d'oeuvre, c'est à dire dans les
anfractuosités de l'écorce. Dans la mesure où
il est impossible de suivre les évolutions arboricoles de
ce genre de bestiole j'ai été amené à
user d'un leurre pour inciter la pondeuse
à pondre !
Comme vous pouvez le voir il s'agit d'alléchants traits de
scie, leur étroitesse mimant les fissures et
anfractuosités recherchées par la femelle. Vous
noterez l'ovipositeur (= organe de ponte), en quelque sorte
dévaginable et télescopique. Vous noterez
également sa longueur, sa mobilité, et ses
propriétés tactiles, le tout permettant
d'insérer les ufs en bonne place, et d'assurer ainsi
la pérennité de l'espèce.
-
-
- Pondeuse en action , et
là encore avec
une
très démonstrative vidéo
!
-
-
-
- Les oeufs frais pondus sont
jaunes, relativement allongés, les extrémités
pointues facilitant évidemment leur
insertion.
- à droite: oeufs
"in situ", proches de l'éclosion. Vous noterez le
changement d'aspect sous l'effet de l'incubation, et donc du
développement embryonnaire.
-
- 3)- la larve !
A l'éclosion la jeune larvule se
fore un chemin dans l'écorce, puis le temps et la
croissance aidant, elle finit par atteindre et attaquer l'aubier,
puis les parties plus profondes comme le liber (voire le duramen,
c.a.d. le bois parfait, sur des arbres jeunes). Quand elles ne
sont pas traitées en vue de faciliter leur cicatrisation
(application par exemple de "goudron de Norvège") , les
coupes d'élagage sont évidemment très
prisées. En pareil cas les larvules sont de suite "dans le
vif du sujet" ... et ce n'est pas une métaphore
!
-
-
..................
- à gauche: larves
naissantes; à droite: la sciure témoigne de
l'éclosion des larves, et surtout de la puissance des
pourtant toutes jeunes mandibules. La très apparente
"saignée" de l'illustration centrale est en effet l'oeuvre
d'une larvule identique à celles de droite, et je rappelle
qu'il s'agit de chêne, sec de surcroît, d'où
son extrême dureté.
-
-
-
- de gauche à droite: 1)-
larve au terme de sa croissance (elle atteint quasiment la
grosseur de mon petit doigt!). Présentement elle
apparaît brune, suite à son séjour dans
l'alcool, mais sur le vif, comme à droite, elle est de
couleur crème, ou "ivoire"; 2 &
3)-photographiée début Mai, cette larve n'est
pas au bout de ses peines, si je puis dire. De fait, elle va
encore grossir, puis via la nymphose elle atteindra le stade
adulte en automne, mais l'insecte dit "parfait" ne sortira
à l'air libre que dans un an, et même 13 mois pour
être exact ! 4)- coupe transversale d'une branche
maîtresse (30cm de diamètre) attaquée à
coeur. Le triple décimètre donne par ailleurs une
bonne idée de la section des galeries.
-
-
- 4)- la nymphose
!
-
- En début d'été, et
au terme d'un développement qui demande 3 à 4 ans,
la larve va creuser le bois nourricier pour aménager une
loge dite nymphale où elle se métamorphosera en
insecte parfait. Les images ci-dessous ( 2e décade de
Juillet) montrent des nymphes fraîchement "écloses",
puisque les yeux eux-mêmes ne présentent pas la
moindre trace de pigmentation. Ces images, assez exceptionnelles,
résultent de l'abattage et du débitage d'un
chêne devenu potentiellement dangereux, mais aussi et
surtout de l'amabilité de son propriétaire qui a eu
la gentillesse de m' aviser de cette opportunité. Qu'il en
soit de nouveau remercié !
-
-
-
- à gauche: nymphe
de cerdo mâle "in situ", c'est à dire dans sa loge
nymphale;
- à droite: la
même, après extraction, afin de bien visualiser
l'enroulements des antennes, ces dernières pouvant
atteindre une dizaine de cm.
-
-
-
- nymphe toute "fraîche", et
tous azimuts, de cerdo mâle !
- Bien entendu j'espère une
suite ....disons pigmentaire !
-
-
-
- nymphe de cerdo femelle,
très récente là encore. Remarquez la relative
brièveté des antennes en regard de celles du
mâle.
-
-
- .... et suite
logique !
-
-
- à gauche: aspect
pigmentaire de la nymphe de cerdo (mâle) juste avant la mue
imaginale
- au centre: en cours de
mue imaginale; à droite: le tout jeune imago
!
-
- début de la pigmentation,
de la sclérification ( = durcissement ) des
téguments, et de la résorption de
l'abdomen.
- Chez cerdo plusieurs mois sont
nécessaires pour que l'insecte arrive à
maturité.
-
Le protocole nymphal semble classique, pour
ne pas dire banal, mais à la réflexion il l'est
beaucoup moins. De fait la loge est souvent profondément
aménagée, alors que l'insecte adulte est bien incapable
de creuser le bois. A cela s'ajoute la rigidité de la carapace
ce qui lui interdit de gagner l'air libre en empruntant à
l'occasion l'entrelacs des galeries larvaires tant ces
dernières ne sont que méandres et
sinuosités.
Par voie de conséquence la larve va
donc devoir anticiper et préparer sa sortie, ou plus
exactement celle de l'insecte adulte qu'elle deviendra si tout se
passe bien. Pour ce faire elle va creuser une large galerie menant
jusqu' à la périphérie de l'arbre, et là
elle ne laissera qu'une très mince pellicule d'écorce
que l'insecte parfait pourra aisément franchir en la
"grignotant". Parfois même cet ultime écran est en
quelque sorte pré perforé et le moment venu cet
avant-trou facilitera encore les choses.
Une fois la voie tracée notre larve
peut alors s'installer dans sa loge où elle s'isole totalement
en l'obturant avec un excréta calcaire (en l'occurrence du
carbonate de calcium), qu'elle façonne à la demande.
Pour finir elle devra s'orienter dans le bon sens, c.a.d. face
à la sortie, faute de quoi l'insecte adulte serait
condamné car l'exiguïté de la loge ne lui
permettrait pas de se retourner.
- loge nymphale
....
....coupée en 2 !
- Vers la fin de l'été, ou
le début de l'automne, la nymphe va se transformer en
insecte parfait, comme ci-dessus. La sortie à l'air libre
se fera cependant beaucoup plus tard, en l'occurrence en Juin de
l'année suivante, car la maturation est
considérablement ralentie par l'hiver, voire
carrément mise entre-parenthèses.
-
-
-
-
- à gauche: cette
deuxième moitié de loge permet de voir l'opercule
calcaire, ou plus exactement ce qu'il en reste (flèches
rouges) dans la mesure où le fragile cloisonnement s'est
fragmenté lors du fendage du billot; à
droite: bouchon calcaire isolé, et cette fois intact.
La partie concave, et donc creuse, fait face à
l'intérieur de la logette.
-
- Concrètement ....
que faire ?
-
- Estimée ambigüe en regard de la Loi sur
la protection des espèces,
- cette rubrique a fait l'objet d'une intervention
auprès de la Société Nationale de Protection
de la Nature.
- Sur conseil de cette dernière, la partie
concernée a été supprimée le 8
Février 2014.
-
-
- Oups
! parole de cerdo ... mieux vaudrait supprimer les
tronçonneuses !
-
- C'en est fini de ce grand
chêne (3m75 de circonférence à la base), et de
6 autres à l'avenant,
- C'en est pareillement fini des
centaines de larves et jeunes imagos de Grands capricornes qui s'y
développaient.
-
-
- Pour conclure
....
-
- Je dirais qu'il peut se poser un
dilemme, en quelque sorte juridique, dans la mesure où de
vieux arbres sont à la fois classés et
attaqués par le cerdo, lui-même
protégé. Personnellement je souhaiterais
préserver l'arbre mais il faut savoir qu'une fois
attaqué il est pratiquement condamné car rien ne
saurait venir à bout des larves du Grand Capricorne tant
elles sont profondément enfoncées. Il faudra certes
quelques décennies, mais à l'échelle d'un
arbre multicentenaire c'est finalement bien peu. Je dirais
également que la protection de cet insecte
mériterait d'être nuancée, car au sud de son
aire sa fréquence pose souvent de sérieux
problèmes, et bon nombre de Municipalités y sont
confrontées.
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-
-
- lles pages entomologiques d'
andré lequet
:
http://www.insectes-net.fr