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LA CÉTOINE DORÉE (Cetonia aurata) !
(Coléoptère Cetoniidae)
 
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 Intro !
 
Les Cétoines sont des Coléoptères qui appartiennent à la très grande famille des Scarabéidés. De nombreuses espèces sont floricoles et héliophiles, (aimant donc fleurs et soleil) mais d'autres ne quittent guère les hautes frondaisons où elles recherchent les suintements issus de plaies ou de maladies.
 
Ces insectes sont très prisés des collectionneurs, car beaucoup sont très vivement colorés, et par ailleurs les espèces exotiques comptent parmi les plus gros coléoptères connus. A titre d'exemple le Goliathus giganteus africain (ci-dessous) peut dépasser les 10 cm pour une largeur avoisinant la moitié de sa longueur.
 
En France les cétoines sont d'une taille nettement plus modeste, puisque comprise entre 1 et 3 cm selon les espèces. La plus connue et répandue de notre faune est la Cétoine dite dorée, objet de cette "page entomo".
 
 
Stephanorrhina guttata Goliathus giganteus mâle
Exemple de Cétonidés exotiques du Cameroun
à gauche: Stephanorrhina guttata (3 cm); à droite: Goliathus giganteus (10 cm)
 
Présentation !
 
La Cétoine dorée ( Cetonia aurata pour les entomologistes ! ) est parfois appelée "hanneton des roses" eu égard au fait qu'elle affectionne ce type de fleurs, et même un peu trop aux dires des rosiéristes qui la considèrent souvent comme nuisible, car elle "mâchouille" plus qu'elle ne butine, ce que la délicatesse de la fleur n'apprécie guère.

groupe de cetonia aurataSuivant les régions l'insecte adulte apparaît d'avril à juin, et il peut se rencontrer jusqu'en septembre-octobre. Dans ce dernier cas il s'agit d'exemplaires isolés, et de sorties très certainement anticipées et quelque peu intempestives. La Cétoine dorée vole avec beaucoup d'aisance et les élytres restent fermés, un décrochement de leur bordure latérale permettant le passage de l'aile membraneuse.

L'insecte aime le soleil et il n'est pas rare de le rencontrer dans les jardins où il se complaît à fourrager dans les roses, comme déjà dit, mais également dans les grappes fleuries des lilas, des troènes, ou encore du pyracantha. Hors de nos parcs et jardins la cétoine dorée se rencontre le plus fréquemment sur les chardons et les inflorescences d'ombellifères, mais aussi sur les fleurs du Sureau, de l'Aubépine, et bien sûr de l' Eglantier c.a.d. du rosier sauvage.

La taille de l'insecte adulte oscille entre 15 et 20 mm, et la couleur de base est vert métallique avec de petites macules blanchâtres, et tranversales, sur les élytres. De très nombreuses variations sont cependant observables mais elles sont le plus souvent cantonnées dans la moitié sud de la France, et la Corse elle-même a ses spécificités chromatiques.

Cétoines dorées  (cetonia aurata)  spécimens en main, photo 1.palette chromatique de Cetonia aurata Cétoines dorées  (cetonia aurata)  spécimens en main, photo 2.
à gauche et à droite : taille et coloration "standard" de la cétoine dorée ; au centre : aperçu de la palette chromatique. Les variations sont multiples, qu'il s'agisse du chromatisme proprement dit, ou de la zone concernée. De ce fait certaines formes sont monochromes, et d'autres bicolores. 
 
Dimorphisme sexuel !
 
Les sexes sont globalement identiques, mais le mâle se reconnaît néanmoins aisément par la présence d' un "sillon" longitudinal situé au milieu de la face ventrale de l'abdomen. En fait il s'agit d'une simple dépression, souvent peu marquée, mais toujours bien visible en faisant "jouer" la lumière. Bien entendu , l'abdomen de la femelle est quant'à lui parfaitement lisse et convexe.
 
 
sillon ventral du mâle de cetonia aurata (photo 1) sillon ventral du mâle de cetonia aurata (photo 2)
Le sillon ventral du mâle de Cetonia aurata.
Vous notrerez qu'il est ici particulièrement visible, car j'ai joué sur l'incidence de la lumière afin d'en accentuer les contours.
 
 
accouplement de Cetonia aurata (photo 1) accouplement de Cetonia aurata (photo 2) accouplement de Cétoines dorées (photo 1) accouplement de Cétoines dorées (photo 2)
..... et accouplements !
 
L'édéage !
 
L'édéage ( = aedeagus) est aux mâles ce que les genitalia sont aux femelles. Vous l'aurez compris, il s'agit des organes reproducteurs des insectes, pouvant en quelque sorte se qualifier de "génitaux". Ces organes permettent de différencier des espèces très proches, là où les critères purement morphologiques sont insuffisants ou incertains. Bien entendu il faut les disséquer, et les préparer durablement en mettant en évidence .... ce qui doit l'être ! Débutants s'abstenir !
 
L'édéage des insectes mâles, disons le pénis pour faire simple, est souvent très développé, au point de parfois atteindre la longueur du corps. A cet égard la Cétoine dorée est démonstrative .... mais sans plus oserais-je dire !
 
l'édéage ! ... Cétoine dorée (Cetonia aurata), accouplement, photo 1. Cétoine dorée (Cetonia aurata), édéage.Cétoine dorée (Cetonia aurata), accouplement, photo2 .... ou pénis !
Chez les insectes il est souvent très développé, comme la photo à droite le montre. A titre d'exemple la cétoine mâle de la photo centrale fait 19 mm sous la toise, et à son côté l'élément chitinisé du pénis en fait 8. A cette partie rigide s'ajoutent bien sûr des zones membraneuses... plus ou moins extensibles !
 
La ponte & les larvules !
 
Les pontes interviennent en Mai-juin, et elles succèdent à des accouplements souvent répétitifs. Les oeufs (ci-dessous) sont sphériques, comme de minuscules billes blanchâtres, et la durée d'incubation est brève, les larvules (ci-dessous) naissant à la fin du printemps ou durant les premiers jours de l'été.
 
 
oeufs de Cetonia aurata larves naissantes de Cetonia aurata (photo 1) larves naissantes de Cetonia aurata (photo 2) détail des mandibules ( larve naissante de Cetonia aurata)
Cétoines dorées ..... "débutantes" !
de gauche à droite: 1)- les oeufs; 2 & 3)- larves naissantes;
4)- .Déjà aussi coupantes qu'acérées .... telles sont les mandibules d'une larve naissante
 
 
illustration du ....cetonia aurata, jeunes larves en vrac ....développement !
"Tout venant" de larves de cétoines dorées montrant la succession des générations sur un même site.
Cette photo illustre également la propension des adultes à revenir pondre là où ils se sont eux-mêmes développés,
sous réserves que le site soit encore exploitable (volume et qualité de la nourriture disponible)
 
 
La larve de cétoine !
 
La larve de cétoine dorée (ci-dessous) est du type dit melolonthoïde, celle du hanneton commun (Melolontha melolontha) faisant en effet référence. Elle est dite saproxylophage car elle se développe dans les bois très décomposés, les terreaux, les composts. Trois années semblent nécessaires à son développement complet. Ne vous laissez pas abuser par leur allure de "ver blanc", et ne les tuez pas, car elles participent activement à l'élaboration du terreau. Comme vous allez le voir, la larve du hanneton ( et donc du vrai ver blanc ! ), est bien différente, et en outre elle ne fréquente pas les composts.
 
 
larves de C. aurata ....larves de Cetonia aurata (à terme) larves de Cetonia aurata (à terme) lot de cétoines dorées (dans ma main)....et suite logique !
 
Ci-dessus: exemple de larves de cétoines issues de mon compost; ci-dessous: larves âgées et détail de la tête.
Vous noterez la petitesse de la tête en regard du volume du corps, et notamment de l'extrémité abdominale.
 
 larve de cétoine dorée (photo 1) larve de cétoine dorée (photo 2) détail de la tête d'une larve de Cétoine dorée
 
 
... et celle du hanneton, pour comparaison !

Comme les illustrations ci dessous le montrent, la larve du hanneton commun (Melolontha melolontha) est beaucoup plus allongée, et bien moins "dodue" que celle des cétoines. La tête est également plus grosse, très fortement "mandibulée", et enfin les pattes sont nettement plus développées. Pour simplifier retenez ceçi : petite tête et gros derrière, c'est une cétoine; grosse tête et petit derrière c'est un ver blanc .... et donc une larve de hanneton ! ... CQFD !!!

 
Hanneton commun (Melolontha melolontha), adultes en main Hanneton commun (Melolontha melolontha),  envol d'un adulte.
Melolontha melolontha, le hanneton dit commun !
( c'est le vrai hanneton ! )
 
 
Hanneton commun (Melolontha melolontha), larve, photo 1. Hanneton commun (Melolontha melolontha), larve, photo 2. Hanneton commun (Melolontha melolontha), larve avec échelle allumette. Hanneton commun (Melolontha melolontha), larve en main. Hanneton commun (Melolontha melolontha), larve en phase de retournement..
de gauche à droite: 1 & 2) : position type des larves du hanneton commun (Melolontha melolontha), et par extension des larves dites "mélolonthoïdes" propres aux "Scarabées": 3)- l'incontournable allumette / échelle; 4)- bien que partiel, le déploiement de cette larve donne une bonne idée de sa relative sveltesse, et d'une longueur bordant les 50 mm en fin de développement; 5)- "retournement de situation" témoignant de la mobilité des larves du hanneton, grandement favorisée par la longueur du corps et des pattes.
 
Hanneton commun (Melolontha melolontha), larve, détail des pattes. Hanneton commun (Melolontha melolontha), larve, détail de la tête et des mandibules, photo 1. Hanneton commun (Melolontha melolontha), larve, détail de la tête et des mandibules, photo 2 Hanneton commun (Melolontha melolontha), larve, détail de la tête et des mandibules, photo 3. Hanneton commun (Melolontha melolontha), larve, détail de la tête et des mandibules, photo 4.
Gros plans sur les pattes et les impressionnantes mandibules.
Gare aux racines des salades , et à celles des autres douceurs légumières du potager !
Pour mieux "apprécier" ces mandibules, qui tiennent à la fois de la tenaille et de la pince coupante, voyez cette vidéo.
 
 
Hanneton commun (Melolontha melolontha), larve,  extrémité abdominale. Hanneton commun (Melolontha melolontha), larve, détail du raster.
vue d'ensemble de l'extrémité abdominale d'une larve de hanneton commun, et détail du "raster.
Vous noterez la grande longueur de la double rangée épineuse.
(à comparer avec la cétoine dorée, page suivante) 
 
Larves de cétoines: problème ... ou pas problème !
 
La question m'étant fréquemment posée, je conseille d'enlever ces larves quand on fait du rempotage, ou qu'on aménage des potées ou jardinières. Dans l'absolu il n'y a pas de problème, et il s'agit donc d'un simple principe de précaution, souhaitable en cas de bacs et pots trop petits, ou encore de larves trop nombreuses. C'est encore plus vrai quand le terreau est trop "affiné", c'est à dire privé des éléments nutritifs recherchés par les larves (débris de feuilles mortes et de fragments boiseux en cours de décomposition).
 
 
les pages entomologiques d' andré lequet : http://www.insectes-net.fr