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Le GÂTE - BOIS (Cossus cossus) !
(Lépidoptère Cossidae)
 
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Présentation
 
Le Cossus cossus, communément appelé "Cossus gâte-bois", ou tout simplement "Gâte-bois", est le plus gros de nos Cossidae, Famille de papillons nocturnes représentée en France par une petite dizaine d'espèces.
 
La bien nommée bestiole est souvent considérée comme plus ou moins ripicole, car elle affectionne les abords des cours d'eau où elle trouve ses arbres de prédilection que sont les saules et les peupliers. Pour autant ce type de milieu est loin d'être exclusif, et à titre d'exemple l'espèce est fréquemment présente dans les parcs, voire dans les jardins où elle peut d'ailleurs s'avérer très dommageable.
 
 
Cossus cossus: adulte de profil, photo 1 Cossus cossus: adulte de profil, photo 2 Cossus cossus: adulte de trois quart Cossus cossus: adulte de dessus
 
Quelques exemples de "Cossus gâte-bois" (Cossus cossus)
 
Cossus cossus: adulte en main, photo 1 Cossus cossus: adulte en main, photo 2 Cossus cossus: adulte de dessus (ailes entrouvertes) Cossus cossus: adulte de profil
 
 
Doté d'un corps massif, et d'une envergure atteignant 70 à 80 mm pour la femelle, ce papillon a une livrée qualifiée de "cryptique", car sa couleur et son graphisme font qu'il ressemble a un morceau d'écorce craquelée. Cette forme de mimétisme est évidemment censée représenter une protection vis-à-vis des prédateurs, et notamment des oiseaux.
  
Il convient cependant de relativiser la réalité de cette protection, car l'adéquation entre le support et la livrée doit plus au hasard qu'à une recherche en quelque sorte délibérée. D'autre part, et même si l'œil humain peut se laisser abuser, il faut bien reconnaître que celui de l'oiseau est nettement plus apte à "décrypter le cossus", si je puis dire, et donc à déceler l'insecte proie. Cela vaut d'ailleurs pour tous les insectes dits mimétiques.
 
L'adulte, c.a.d. le papillon, vole de fin mai à début août, et contrairement à son insatiable chenille il ne s'alimente pas. C'est d'ailleurs le cas pour de nombreuses espèces de papillons nocturnes, d'où l' atrophie de leur trompe, voire sa quasi-disparition. 
 
Les oeufs
 
Ils sont pondus par petits paquets dans les anfractuosités de l'écorce. et la durée de l' incubation est de l'ordre de 2 semaines. Les œufs du Cossus sont très petits, du moins par rapport au papillon, et ils sont également très nombreux, 5 à 700 en moyenne, Comme toujours le nombre très élevé des oeufs est une forme de compensation naturelle permettant de préserver la pérennité de l'espèce en dépit de facteurs défavorables (prédation élevée, parasites, pontes "hasardeuses", etc...).
 
Une très grosse femelle ( prise dans mon piège , cf. page entomo "papillons de nuit") m'a donné près de 1300 oeufs .... et la ponte était peut-être déjà commencée ! Le scan, ci-dessous à droite, donne une bonne idée du volume de cette ponte, et je vous laisse imaginer les dégâts qui s'ensuivraient si toutes les chenilles allaient à terme!
 
 
Cossus cossus: bedaine bien garnie ! oeufs de Cossus cossus (photo 1) oeufs de Cossus cossus (photo 2) oeufs de Cossus cossus, détailsponte de cossus cossus (1300 oeufs!)
à gauche: cette bedaine bien remplie est une vraie "bombe à retardement" pour les fruitiers (et autres arbres ! ) du jardin.
à suivre: exemple d'oeufs de Cossus, remarquer leur petitesse en regard de l'allumette.
à droite: ponte d'une grosse femelle ! ...1300 oeufs... et pas forcément un record !
 
La chenille
 
Elle est très typique et donc aisément reconnaissable. Comme les illustrations ci-dessous le montrent, cette chenille est quasiment glabre, avec la face ventrale plus ou moins jaunâtre ou rosâtre, et la dorsale franchement "lie de vin", autrement dit violacé foncé. Chez les jeunes chenilles la coloration dorsale est plutôt carminée, et donc plus claire.
 
Lorsqu'elle est agressée ou inquiétée, cette chenille redresse l'avant-corps, et outre la puissance évidente des mandibules, il faut aussi se défier des "crachats" de la bestiole, puisqu'il s'agit de jets plus ou moins corrosifs, sans doute à base d'acide pyroligneux, et peut-être aussi d'acide formique ( comme chez les carabes ...ou les fourmis ! ). A vrai dire on ne risque pas grand chose, mais si on est amené à manipuler cette chenille, mieux vaut quand même le faire en connaissance de cause, et donc avec un minimum de "délicatesse" !
 
 
chenille à terme de Cossus avant corps de chenille du Cossus chenille de cossus en position défensive détail des mandibules du Cossus
de gauche à droite: 1)- chenille de Cossus "in situ" (sa grande taille,7,5 cm, laisse augurer une future femelle.
2 & 3 : chenille en position défensive (avant-corps dressé, mandibules ouvertes); 4)- détail des impressionnantes mandibules
 
 
chenille de Cossus (à terme) chenille de Cossus (à terme) tête de chenille de Cossus (à terme)
antre exemple de chenille de Cossus.
( la bête est déjà de belle taille, mais les "futures femelles", comme ci-dessus, sont encore plus grosses !
 
 
 Les chenilles du Cossus de Belle-île-en-Mer ... Cossus gâte-bois (Cossus cossus), chenilles tout venant. ... moins connues que la chanson de Laurent Voulzy !
Elles étaient sous l'écorce d'un jeune chêne, et si ce dernier avait pu parler ... il m'aurait sûrement remercié !
à voir en vidéo !
 
La chenille du Cossus est xylophage, et elle s'attaque de surcroît au bois vivant. Outre les saules et peupliers déjà cités, elle est connue pour s'en prendre aux frênes, bouleaux, chênes, ormes, érables, mais également aux fruitiers, et notamment aux cerisiers et pommiers. Vu la taille des chenilles, 8 à 10 cm à terme, on imagine aisément les dégâts occasionnés, d'autant qu'elles sont rarement isolées, et que les générations peuvent évidemment se succéder eu égard à l'attractivité accrue des arbres attaqués. Lesdits arbres peuvent d'ailleurs en dépérir, voire en périr tout court, d'autant que les blessures causées sont la porte ouverte à de multiples agents pathogènes (maladies, champignons, parasites) ....sans parler des autres bestioles qui peuvent en rajouter !
 
Attaques de chenilles de cossus sur troncs de saules.
Par leur ampleur les galeries larvaires ressemblent à celles du grand capricorne du chêne
(Cerambyx cerdo, cf. page entomo).
 
 
 
les pages entomologiques d' andré lequet : http://www.insectes-net.fr