La présence de courtilières est décelable par le chant ( sous réserve de le connaître ! ), et surtout par la formation de très typiques galeries superficielles, plus ou moins linéaires, tendant à entrouvrir ou craqueler le sol, parfois sur plusieurs mètres. J'ajouterais que les courtilières sont attirées par la lumière, et que la nuit venue elles peuvent s'aventurer "à pattes" hors de leurs galeries, le cas échéant avec une très étonnante vélocité, qu'il s'agisse de fuir ( vidéo ! ) ... ou de retourner au bercail !
La Taupe-grillon affectionne les terrains meubles, plus ou moins sablonneux et bien drainés, d'où sa fréquence dans les cultures maraîchères d'antan, où elle pouvait d'ailleurs s'y montrer nuisible. Cette époque est bien sûr révolue, les insecticides et autres biocides ayant eu raison de sa résistance et de sa prolificité. L'espèce est considérée comme présente dans toute la France, mais sa régression tend à se généraliser, comme celle de nombreux insectes. Outre l'Europe, cette courtilière est connue d'Afrique du Nord, et de l' Ouest de l'Asie.
Les courtilières se nourrissent volontiers de racines et tubercules, mais plus encore de vers de terre et d'insectes et larves terricoles. Concernant ces dernières, cela vaut notamment pour les vers dits "blancs" (hannetons en tous genres) ou "gris" (tipules), ô combien honnis des jardiniers. Ces "bienfaits" passant totalement inaperçus, là où les dégâts sont par contre bien visibles, la mauvaise réputation de cet insecte mérite donc d'être nuancée. Reste à savoir si les avantages ou les inconvénients prévalent, mais là il n'est que la bestiole pour vous le dire !
Non contente d'exceller dans l'art de fouir et s'enfouir, ( vidéo ! ), la courtilière sait quasiment tout faire. Comme vous le verrez, elle vole, nage, fait du "sous-l'eau", chante, "communique" .... et sans doute plus encore! Dans l'immédiat, comme titré ci-dessous , "un peu de morphologie" s'impose !
Un peu de morphologie !
Convergences ... évolutives !
Les convergences dites évolutives se rapportent à des êtres vivants très dissemblables ( plantes ou animaux ! ) qui vivent dans des environnements similaires ou comparables, et qui évoluent selon des morphologies elles mêmes similaires ou comparables. Comme les photos ci-dessous le montrent, la taupe et la courtilière illustrent parfaitement cette forme de convergence.
Chez les insectes les caractères sexuels dits secondaires sont diversements situés. Comme vous le verrez ci-dessous le dimorphisme des courtilières est observable sur les élytres, mais chez d'autres espèces ou Familles il peut également se situer au niveau des pattes, et là encore être différemment localisé (tarses antérieurs des carabes, fémurs intermédiaires des cétoines du Genre Gnorimus, ou encore fémurs postérieurs du silphe des rivages) ... et ce ne sont là que quelques exemples !
Au pays des courtilières (et cela vaut pour tous les orthoptères), il n'y a pas d'accouplement, du moins au sens habituel du terme. Les produits mâles sont en effet transmis via un "spermatophore", sorte de capsule déposée à proximité de l'orifice génital de la femelle, charge à cette dernière d'en libérer le contenu ... et de se l'approprier !
Comme tout insecte doté de mandibules la courtilière peut mordre, et même assez fort au besoin, mais par nature elle n'est pas agressive. En fait sa vie souterraine et le dédale de ses galeries constituent sa meilleure protection. La bestiole dispose par ailleurs d'une "marche arrière", et le cas échéant elle peut "battre en retraite" avec une relative célérité.