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COURTILIÈRE ou TAUPE-GRILLON !
- (Gryllotalpa
gryllotalpa, Orthoptère Gryllotalpidae)
!
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agrandissements, et les
vidéos, faire "page
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- Ponte et
développement !
Selon le "Chopard" (Faune de France des
Orthoptéroïdes -1951-) la courtilière "pond
environ 300 oeufs". Ils sont émis dans une sorte de
nid, relativement peu profond, de la taille d'un oeuf ( petit ! ),
constitué de terre agglomérée. Les toutes
jeunes larves y passeront quelques semaines en profitant de soins
maternels assez comparables à ceux prodigués par les
femelles forficules (voir page entomo
dédiée).
Une fois l'autonomie acquise, les jeunes
larves vont muer 2 fois avant de quitter le nid pour se
préserver des rigueurs de l'hiver, ce qu'elles font en
s'enfouissant profondément dans le sol. Elles refont
surface une fois les frimas passés, et terminent alors leur
développement larvaire, lequel comporte de nombreuses mues
( jusqu'à 12 chez les Gryllidae, selon L. Chopard). Le
passage à l'état adulte intervient ensuite à
l'automne, mais les accouplements auront lieu au printemps
suivant. Au final le développement de la courtilière
porte sur 3 ans, et comporte 2 hivernages.
Les métamorphoses étant
incomplètes ( insectes dits
"hétérométaboles"), les larves ressemblent
aux adultes... ailes en moins. Ces dernières se forment et
gagnent progressivement en longueur, au fil des stades larvaires.
Ces ébauches alaires sont le plus souvent qualifiés
d'étuis alaires, et plus savamment de
"ptérothèques".
-
-
-
...............
..............
- à gauche : cette
femelle éventrée, et encore vivante, a
été trouvée en surface de la box.
Cannibalisme ? nourriture inappropriée ou insuffisante ?
"scène de ménage " ayant mal tourné ? ... je
ne saurais dire ! au centre : l'ensemble des oeufs extraits
(96), suivi d'un "gros plan". Nota: la "fixation"
alcoolique a généré une nette opacité,
et donc un notable changement de coloration de ces oeufs;
à droite : avec l'allumette-étalon ... comme
d'hab
-
-
- Le nid
!
-
- ci-dessus : ronde
à souhait, et plus que prometteuse, cette femelle est en
mesure de passer le cap des 200 oeufs ... si ce n'est plus !
- ci-dessous: L'absence
prolongée de toute activité visible laissant
présager une possible nidification ( ou la mort ! ) de la
femelle ci-dessus, j'ai entrepris un long et délicat
grattage du " terrain ". Comme espéré j'ai
trouvé la bête au nid, mais mon intrusion s'est
avérée quelque peu prématurée, la
ponte étant manifestement à ses débuts. Dans
la mesure où la femelle est restée près de
ses oeufs, et où j'ai pu "refermer" le nid, j'ose
espérer une suite positive, et donc une flopée de "
bébés " courtilières lors de la prochaine "
visite".
-
-
-
- 2017
... bingo !
- En entomo, comme en d'autres domaines,
on ne peut toujours gagner ... ni toujours perdre !
Persévérance et courtilières "made in Damien
Girard" aidant ( re big merci ! ) j'avais fini par approcher mon
"Graal" en 2016 ... mais seulement approcher ! Cette fois c'est
gagné ... et je ne boude pas mon plaisir !
-
-
- ci-dessus de gauche à droite :
1)- Le nid de la courtilière est aménagé
par la femelle, sous la forme d'une spacieuse logette, de la
taille d'un petit uf de poule. Le compactage de la paroi, et
son imprégnation (salivaire ? ), assurent la
cohésion de l'ensemble. Réalisé dans un
substrat sablo-terreux, le nid a été
dégagé selon les techniques archéologiques
petite cuillère et pinceau ! 2)- la ponte.
Nota : suite à la découverte (à 2
reprises) de larves en train d'éclore, mêlées
à des 2e stade, la possibilité d'une seconde ponte
(résiduelle ou pas) me semble avérée;
3)- aspect des oeufs à l'approche de
l'éclosion; 4)- oeuf prêt à
éclore ! Vous noterez la très nette perception des
minuscules mandibules, seul signe tangible de l'arrivée
à terme; ci-dessous : "bébés"
courtilières au sortir de l'oeuf ! à droite :
quelques jours plus tard après pigmentation et
durcissement ( très relatif ! ) des jeunes
téguments.
-
-
-
-
-
- ci-dessus : larves au 2e stade,
sur le point de passer au 3e, d'où l'aspect pour le moins
"ballonné", encore plus patent de profil; ci-dessous
à gauche : comparaison entre les 2e et 3e stades
larvaires; à droite : larve venant de passer au 3e
stade, et donc non encore pigmentée, ni "durcie" . En
dépit d'une évidente fragilité, les larves
venant de muer se montrent très mobiles, voire
véloces ... l'objectif de mon APN n'étant que
très modérément apprécié !
-
...............
-
-
-
- à gauche et au centre:
pattes fouisseuses (recto /verso) des 2e et 3e stades larvaires.
Outre la logique augmentation de taille, vous noterez
l'évolution morphologique des "griffes". Vous noterez
également qu'elles sont déjà "faites pour",
et que ces très jeunes larves en usent comme des grandes;
à droite : méli-mélo de 2e et 3e
stades larvaires, avec
vidéo de la nichée d'origine.
-
- ... autre exemple
... en bref !
-
.
- Cette fois il s'agit d'une
nichée de naissantes, également
avec vidéo !
- Tous ces "bébés"
courtilières sont au 1er stade larvaire, les uns au
début (et donc juste nés),
- les autres à la fin, et
donc près de passer au 2e stade.
-
- La bonne question
!
- Les bestioles ayant été rendues à la
nature (autant que faire se peut, et donc sans pouvoir
préjuger de leur devenir), il s'est tardivement
avéré que quelques unes étaient
passées inaperçues lors de leur
"déménagement". L'idée m'est alors venue de
tester le devenir de ces orphelines, et le cas
échéant de leur faire passer l'hiver "à
domicile". C'est ainsi que 3 "rescapées" se sont
retrouvées dans la tiédeur des 20° qui me sont
chers !
Ce faisant je m'attendais à voir ces jeunes
courtilières poursuivre leur évolution, mais en
dépit d'une activité normale, et de prises de
nourriture avérées, il n'y a pas eu d'accroissement
de taille et donc de mues. En pareil cas il m'apparaît
difficile de déterminer le statut de cet hivernage, et donc
d'opter pour une quiescence, ou à
contrario pour une diapause
(*). L'absence de mues me
semblant traduire la mise en veille du système hormonal
afférent, j'aurais tendance à privilégier
l'option "diapause", mais c'est là un avis personnel . Si
un visiteur est en mesure d'éclairer ma lanterne, je suis
preneur des 2 mains !
(*) - Rappel
: la quiescence se traduit par la reprise d'une
activité normale, dès l'instant où les
conditions de vie (notamment température et nourriture)
redevienent elles-mêmes normales). Par opposition la
diapause se traduit le plus souvent par une inactivité
à la fois physique et physiologique que rien ne peut
rompre, quoi qu'on fasse.
-
-
- ci-dessus : 15 mm sous la
toise, photos prises le 28 décembre;
- ci-dessous : toujours 15
mm, photo prise le 27 mars, soit 3 mois plus tard.
-
- ... et une autre
bonne question !
- Les larves de la courtilière étant "nidicoles"
jusqu'au 3e stade, leur croissance implique évidemment
qu'elles s'alimentent. La question du comment est cependant
totalement éludée, hormis par Alain Fraval
("INSECTES", n°152, 2009 ). Selon cet auteur les larves du
1e stade ne quittent jamais le nid durant plusieurs semaines, et
se nourrissent de végétaux secs amassés dans
des cavités spéciales ... formulation
laissant supposer l'aptitude des larvules plus
âgées ( 2e et 3e stade ) à se nourrir à
leur gré et besoins hors du nid. A contrario, et à
titre purement informatif, vous noterez que les géniteurs
et leur progéniture (4 nichées obtenues sur 6
couples) se sont contentés d'un très frugal
"carottes / radis", canicule et sécheresse ayant mis les
vers de terre hors de portée.
-
-
- énième
et avant dernier stade !
-
- .... et avant-dernier stade
larvaire.
- Remarquer la position
défensive de l'avant dernière
photo.
-
- le der des der
!
-
- ... et donc le dernier
!
-
- Les fourreaux
alaires !
- 4e stade larvaire !
...
... 5e et der des der !
- La croissance des étuis
ou fourreaux alaires, savamment appelés
"ptérothèques",
- est le meilleur indice ( voire
le seul ! ) permettant de très précisément
définir le stade larvaire.
-
- La mue !
A l'état larvaire tous les
insectes muent, phase durant laquelle la mollesse de leur carapace
les rend particulièrement vulnérables ... et
appréciés des prédateurs ! Bien entendu la
plus simple et la plus efficace des parades consiste à se
"planquer", le temps de recouvrer la plénitude des moyens
physiques et physiologiques octroyés par Dame Nature. Au
fin fond de ses galeries souterraines la courtilière fait
évidemment figure de privilégiée, mais si
elle se fait ainsi invisible ... gare au flair de la taupe !
-
- Grrrrrr !
- Evoluant sur un minimum de substrat, afin qu'elle ne puisse
s'enterrer ( et reste ainsi toujours visible ! ) la bestiole
était sous haute surveillance depuis plusieurs mois. Son
"appart", si je puis dire, était posé à
côté de mon ordi, et j'y jetais un oeil au moins 10
fois par jour, si ce n'est plus, y compris durant une bonne partie
de la nuit car j'ai besoin de fort peu de sommeil (vous saurez
tout ! ).
Allez savoir pourquoi, je rêvais de choper la bête
en mue, et donc dans toute son immaculée et diaphane
blancheur, photo impossible à réaliser "in natura"
puisque la courtilière vit sous terre en quasi permanence.
Au final, et vous l'aurez compris, il aura suffit que je doive
m'absenter une dizaine d'heures pour me retrouver devant le fait
accompli, la mue ci-dessous témoignant ô combien de
ma déconvenue ... snifffff ! Pour fâcheuse et vexante
qu'elle soit, cette petite mésaventure fait partie de la
règle du jeu, et ce n'est pas nouveau. Il me souvient en
effet d'un papillon que je ne quittais pas des yeux tant
l'éclosion était imminente, et qui a profité
de mon bref passage ... aux toilettes !
-
- La fameuse mue ! (passage
au dernier stade larvaire)
- ... no comment
!
-
-
- Waouh !
- Tout venant à point pour qui sait
attendre ( il aura quand même fallu 10 mois de patience et
de soins attentifs ! ) l'heure "H" du jour "J" est enfin
arrivée en ce 3 Août de l'an de grâce
(ça reste à voir ! ) 2015. Rien n'étant
parfait en ce bas monde il était 1 h trop tard pour prendre
la bestiole sur le fait ( et donc en train de muer ! ), et 1 h
trop tôt pour lui tirer le portrait dans de bonnes
conditions... le jour se levant à peine !
Le soulèvement des ébauches
alaires laissant présager l'approche de la mue, j'avais
pourtant "mis le paquet" ( rien à voir avec Bigard ! ) au
point d'emmener la bestiole et l'APN partout où j'allais,
que ce soit dans la famille, chez des amis
et même
chez "Edouard" ! Pis encore, pour une surveillance accrue et se
voulant sans faille, la bestiole "couchait" à
côté de moi depuis plusieurs jours. Dès lors
il me suffisait d'ouvrir un oeil, puis de braquer une mini torche,
et sur l'instant je pouvais vérifier ... ce qui devait
l'être !
Sans doute suis-je complètement
"ouf", mais j'assume pleinement ... et la suite m'a donné
raison ! En effet, lors du fameux jour "J" c'était encore
"R.A.S" à 3h30 du "mat" ... mais branle-bas de combat
à 5 h 30 pétantes ! ... même pas le temps de
passer par les toilettes !
-
-
- L'arrêt de la prise de
nourriture, et le soulèvement des ébauches alaires (
= "ptérothèques" ! ) sont les signes
précurseurs de la mue,
- mais rien ne permet d'en
préciser le jour et encore moins l'heure. A titre d'exemple
ces photos ont été prises le 27 juillet, soit 8
jours avant la mue.
-
-
-
- Voila encore des photos
et
une vidéo qui ne
courent pas les rues du Web ... et pour cause
!
- Sans pour autant cracher dans la
soupe j'aurais aimé ouvrir l'oeil 1 h plus tôt car la
pigmentation est déjà nettement
commencée.
- Par ailleurs il s'agit d'une
femelle, là où j'espérais un mâle afin
de le faire chanter ... si je puis dire !
-
-
-
- de gauche à droite:
1)- cette photo a été prise une 1/2 h
après la toute première (série ci-dessus
à gauche); 2)- l'incontournable "communion" avec la
bestiole;
- 3)- le très
énigmatique "tattoo" est déjà là !
4)- remarquer la pigmentation des pointes du "poing
américain" en devenir; 5)- ... et ce qu'il deviendra
!
-
- Le coin des curieux
!
Le tube digestif des insectes comporte un
"gésier", plus savamment appelé "proventricule",
lequel fait suite au jabot et précède les intestins.
Il s'agit d'un organe "broyeur", diversement conformé selon
les espèces et le régime alimentaire. Chez les
termites (voir la page entomo dédiée) il atteint un
degré de sophistication très important en rapport
avec la xylophagie de ces insectes.
Chez les courtilières, le
gésier est logiquement bien individualisé et
développé, mais aussi bien "armé" pour
triturer les fragments de racines, tubercules, et autres vers et
larves figurant au menu. Bien entendu les divers composants sont
plus ou moins sclérifiés, et en l'occurrence
chitinisés.
-
-
- à gauche: le
"gésier", tel qu'il se présente après
extraction du tube digestif.
- à droite: ce
même gésier après ouverture longitudinale, et
"mise à plat".
- (vous remarquerez la puissance
des éléments dévolus au broyage des aliments
ingérés)
-
- En guise de conclusion
....
Mes plus anciennes "pages entomo" datent
actuellement de 12 ans (elles ont vu le jour en 2002), et donc
d'une époque où je "photographiais" mes bestioles en
les posant sur la vitre d'un très ordinaire scanner
à plat ... les APN restant à inventer ! De ce fait
l'iconographie est évidemment très largement
dépassée au niveau de la qualité, mais aussi
du nombre des illustrations proposées. Les avancées
technologiques allant bon train, les APN d'hier (mon premier
"numérique" date de 2005) n'ont plus grand chose à
voir avec ceux d'aujourd'hui, et même si elles restent
valables, de nombreuses "pages entomo" mériteraient le
"coup de jeune" que je viens de donner à la
courtilière.
Il
y a cependant un "mais", et même un gros, car il ne suffit
pas de siffler pour voir les bestioles rappliquer devant
l'objectif, ou figurer sur le web. De plus il faut du temps,
beaucoup de temps ... et là encore c'est peu dire ! La
vocation de ce site étant évidemment plus
entomologique que photographique, j'ajouterais avoir opté
pour un APN "grand public", à la fois polyvalent , "tous
terrains", peu encombrant ( ci-contre ! ) dont l'apparente
banalité est fort trompeuse... et cette page entomo
rénovée en témoigne !
-
- Cette "page entomo" a fait
l'objet d'une publication, dans la revue "INSECTES" de l'OPIE
(N° 177, 2e trimestre, 2015)
- et d'une autre dans le
Bulletin de la Société des Sciences Naturelles de
l'Ouest de la France (SSNOF).
- réf. biblio. :
Bull. Sc. Nat. Ouest de la France, nouvelle série, tome 38
(1) 2016.
-
-
FIN
-
- les pages entomologiques d'
andré lequet
: http://www.insectes-net.fr