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ÉCAILLE TESSELLÉE, ou
ÉCAILLE PUDIQUE (Cymbalophora pudica)
!
- (Lépidoptère
Nymphalidae)
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La ponte !
Relativement conséquent, de
l'ordre de 250 oeufs, le volume de ces pontes laisse supposer des
"pertes" (prédation, aléas météo,
etc...) non négligeables, mais néanmoins dans la
normalité . Là où la "casse" est par contre
très importante (les modalités aléatoires de
la ponte pouvant beaucoup y ajouter), le nombre des oeufs augmente
fortement, et en toute logique leur taille diminue pareillement.
Cela vaut par exemple pour le Cossus gâte-bois (Cossus
cossus), ou encore la Sésie apiforme (Sesia apiformis) dont
les pontes atteignent couramment les 1300 oeufs.
-
- L'émergence des papillons
étant tardive, la ponte l'est également... et ce
n'est pas Monsieur de La Palice qui dira le contraire ! Les oeufs
sont déposés, pour ne pas dire "semés", sur
les plantes herbacées, et plus exactement sur les
graminées. Diverses plantes basses (plantains, pissenlits,
etc...) pourraient semble-t-il convenir, mais je n'ai pas
testé.
-
-
- ci-dessus: oeufs frais
pondus (à gauche: sur pissenlit; à
droite: illustration du mode de
comptage).
- ci-dessous à gauche: les
embryons sont déjà bien avancés. Les oeufs
"clairs" ( c'est le cas de dire ! ) sont nombreux en regard de la
norme, mais j'ignore les raisons d'une fécondation
manifestement défectueuse; à droite: oeufs
prêts à éclore. Le contraste avec les non
fécondés est encore plus patent.
-
............
-
-
La chenille !
- De l'ordre de 2 semaines en
élevage, l'incubation "in natura" nécessite sans
doute une "rallonge" de quelques jours, notamment dans le cas de
pontes tardives et donc de températures moins favorables.
Interrompu par l'hivernage, le développement reprend au
printemps. Suivant la date de ponte les chenilles hivernent
à un stade plus ou moins avancé, et dans le meilleur
des cas à mi-développement.
-
- Les chenilles de cette écaille
s'alimentent exclusivement de nuit, et sont totalement invisibles
de jour, car parfaitement dissimulées dans la
végétation. L'appellation "pudica" ( pudique ! )
vient peut-être de ce comportement, mais je ne saurais
l'affirmer. Bien entendu ces chenilles sont susceptibles
d'être "prédatées" (crapauds par exemple) mais
à la moindre alerte elles maîtrisent parfaitement les
salvateurs "roulés-boulés", et leur pilosité
peut également faire réfléchir !
-
- La durée du développement
des chenilles semblant pouvoir varier de manière
importante, du moins en élevage, les plus précoces
pourraient être à l'origine de la 1e
génération , en fait partielle, (Mai / Juin)
mentionnée par certains auteurs.
-
-
- ci-dessus à
gauche: chenillettes naissantes; à suivre: les
oeufs étant petits ... le contenu l'est aussi !
- ci-dessous: aussi surprenant que
cela puisse paraître ces chenilles ont le même
âge, sont de plus issues d'une même ponte, et ont
été élevées ensemble. L'enroulement,
forme défensive très fréquente au pays des
chenilles, provoque la chute instantanée et facilite la
"coulée" dans la végétation servant de
refuge.
-
-
-
-
- Tagada tagada voila les Dalton !
... comme le chantait si bien Joe Dassin !
- ( vous remarquerez que le
célèbre trio a fait des petits, et que cette
succession croissante est totalement fortuite )
- Plus sérieusement : les
chenilles de cette écaille étant actives de nuit,
seul le flash permet de les surprendre à l'oeuvre
!
-
Le "cocon" et la chrysalide
!
- Arrivée à terme la
chenille cesse bien sûr de s'alimenter, et se "niche" le
plus souvent dans la litière superficielle, où les
débris végétaux l'entourant sont
grossièrement assemblés par un réseau soyeux
peu fourni. Dans ces conditions, et vous l'aurez compris, il
s'agit en fait d'une simple "logette", la soie étant loin
de prévaloir dans la construction, comme il se doit dans le
cas d'un cocon digne de ce nom.
-
- Généralement les chenilles
"entrent en loges" courant Mai, puis il s'ensuit une longue
période de latence avant la formation de la chrysalide.
L'émergence du papillon intervient tardivement, le plus
souvent e n Septembre, avec débordement possible sur
Octobre. L'absence d'hivernation, du moins à l'état
de chrysalide, explique le caractère très
rudimentaire de l'abri qui tient lieu de cocon
- .
-
- ci-dessus: illustration
du très succinct "cocon". Volontairement laissé en
place, le "cochonum" d'un fond de cage est volontiers
utilisé.
- ci-dessous à gauche:
chrysalide avec mue attenante; au centre: à
l'approche de l'émergence la chrysalide tend à
fortement se rembrunir, et les dessins de l'imago en devenir
deviennent nettement visibles; à droite: ....en main
! .... comme d'hab. !
-
-
-
- Le sexe des
chrysalides !
-
.........
- à gauche:
femelles; à droite: mâle
!
- "Fastoche" en théorie,
souvent moins évident en pratique , d'où un rappel
....à la règle !
- Rappel :. Tout étant
question d' "orifices", sachez que la disposition est immuable, et
valable pour toutes les espèces ... à de rares
exceptions près ! Concrètement : chez les 2 sexes
l'orifice anal se situe toujours sur le 10e et dernier segment.
L'orifice génital du mâle est sur le 9e, et celui de
la femelle sur le 8e, avec orifice de ponte sur le 9e. Quelle que
soit l'espèce vous noterez que les orifices de la femelle
(génital et ponte) sont toujours très proches l'un
de l'autre, au point de pouvoir être contigus, et même
en apparence fusionnés, comme dans le cas
présent.
-
- ... et quand tout
se passe bien !
-
- No comment
!
Pour info, les techniques
défensives des papillons nocturnes !
Les papillons de nuit figurant en bonne
place au menu des chauves-souris, Dame Nature a prévu des
parades permettant de "limiter les dégâts", et d'ainsi
concourir au fameux équilibre des écosystèmes et
autres chaînes alimentaires. Ces parades défensives
peuvent être ultra basiques, ou au contraire très
sophistiqués, sans que cela enlève ou ajoute à
leur efficience. Selon leur nature ces protections peuvent
intéresser des Familles entières, ou simplement des
espèces données.
Concrètement, la taille importante
d'un papillon peut suffire à dissuader le Chiroptère
(défense passive), tout comme la vitesse de certains sphinx
les met d'emblée hors d'atteinte. Dans le même esprit
les déplacements en "rase-mottes" de certains papillons sont
peu compatibles avec le "plan de vol" des chauves souris. Tout aussi
basique, et non moins astucieux, les espèces volant à
une heure avancée de la nuit se voient sensiblement
avantagées, les prédateurs ayant déjà
fait l'essentiel de leur "marché" aux dépens des
"lève-tôt".
Côté "high-tech", la
présence d'organes tympaniques constitue un minimum
déjà appréciable, car ces "oreilles" permettent
de capter les signaux "sonores" (écholocation) émis par
les chauves-souris en action de chasse ou de déplacements.
Dès lors la proie potentielle a tôt fait de donner le
"coup de volant" salvateur, ou de simplement se laisser choir, ce
"décrochage" étant évidemment très
efficace. Cette "technique" est d'ailleurs fréquemment
utilisées par les chenilles, notamment grégaires,
lesquelles se laissent tomber en s'enroulant sur elles-mêmes,
afin de mieux "rouler-bouler", et ainsi se disperser et trouver
refuge dans la végétation sous-jacente.
Les colorations aposématiques ( =
"avertisseuses") permettent aux prédateurs diurnes, oiseaux
insectivores notamment, d'éviter la consommation de proies
toxiques, voire dangereuses, ou simplement déplaisantes en
raison de leur âcreté. Ces couleurs (le plus souvent
juxtaposition de rouge et noir, ou de jaune et noir) n'étant
pas perceptibles la nuit ( tous les chats y sont gris, dit-on ! ) les
papillons concernés savent néanmoins se faire
connaître
et reconnaître ! A réception des
signaux sonores du prédateur ils émettent
eux-mêmes un signal sonore non moins explicite, du genre "fais
gaffe je suis toxique"
et la chauve-souris passe illico son
chemin !
De même, certains papillons sont
capables de détecter l'attaque du prédateur, et
à l'instant crucial d'émettre un signal sonore
susceptible de suffisamment surprendre et décontenancer
l'agresseur pour l'arrêter dans son élan
et
permettre à la proie convoitée de s'esquiver
!
Plus fort encore, certains papillons sont
capables de "brouiller" les ondes radar des chauves-souris, forme de
désorientation revenant à temporairement "aveugler" le
prédateur, afin de mieux le fuir. Enfin, et là on
atteint le summum, certains papillons peuvent parfaitement imiter le
"sonar" des chauves-souris elles-mêmes, cette
contrefaçon "ultrasonique" faisant croire à la simple
présence d'une consoeur.
En guise de conclusion
...
- Je
cite: Cash investigation ( magazine de
"francetvinfo" du 2 Février 2016) a eu
accès à une base de données confidentielle
sur les ventes de pesticides en France, produit par produit,
département par département, entre 2008 et 2013. En
moyenne, ce sont près de 65 000 tonnes de pesticides purs
qui sont épandues chaque année sur notre territoire.
Aujourd'hui, l'Hexagone est le premier consommateur de produits
phytosanitaires en Europe.
-
- Carte et documents à l'appui, la
3e place du podium est décernée à la Gironde
avec une moyenne annuelle de 3320 tonnes, la seconde marche
revient à la Marne avec 3412 tonnes, et la Loire-Atlantique
décroche le "pompon" avec 3449 tonnes ... soit
l'équivalent de 86 camions "poids-lourds" de 40 tonnes
! ... excusez du peu !
-
- Comme toujours Dame Nature
"trinque" ... et là c'est carrément sans
modération !
- Face à de tels chiffres, et même si
les pesticides n'expliquent pas tout, qui s'étonnera de
voir la biodiversité fondre comme neige au
soleil.
-
- Nota:
résidant moi-même en Loire-Atlantique je connais la
réputation et l'étendue de ses terres
maraîchères,
- mais aussi de ses vignobles
où les futurs "muscadet" et "gros-plant" prennent vie. A
l'évidence l'envers du décor est nettement moins
flatteur !
-
- Cette "page entomo" a fait
l'objet d'une publication, dans la revue "INSECTES" de l'OPIE
(N° 211, 4e trimestre, 2023)
-
-
-
FIN
-
- les
pages entomologiques d' andré
lequet :
http://www.insectes-net.fr