ACCUEIL - COLEOPTERES - LEPIDOPTERES - AUTRES -VIDEOS - HISTORIETTES - NEWS - LIENS - WANTED ! - MAILS d'OR -
 
 
le SPHINX du LISERON, ou SPHINX à CORNES de BOEUF (Agrius convolvuli) !
(Lépidoptère Sphingidae) 
(page 4 sur 4)
La chrysalide ... hors sol !

Au terme de la construction de sa logette, la bête s'immobilise peu à peu, tout en se rétractant, et la suite va là encore bon train. Les chrysalides sont en effet obtenues en l'espace d'une semaine, et cela toujours sur la base de 20°, température pouvant se considérer comme basse en regard de la fourchette optimale (25° à 28°), et des 30° admissibles. A nulle autre pareille, la chrysalide de ce papillon se singularise par son profil de "nasique", mais ce curieux appendice aux allures d'anse d'amphore est plus buccal que nasal. Il s'agit en effet de la gaine de la future trompe, véritablement hors normes comme nous l'avons vu au chapitre "Présentation".

 
Sphinx du liseron (Agrius convolvuli)  chenille en prénymphose. Sphinx du liseron (Agrius convolvuli)  chenille en prénymphose, et en main.
Aspect de la chenille à quelques heures de faire sa mue nymphale, et donc de se chrysalider.
Plus que l'incapacité à se mouvoir, vous noterez la rétraction importante de la bête.
 
Sphinx du liseron (Agrius convolvuli)  chenille venant de se chrysalider. Sphinx du liseron (Agrius convolvuli)  détail trompe sur chrysalide fraîche, photo 1. Sphinx du liseron (Agrius convolvuli)  détail trompe sur chrysalide fraîche, photo 2.
à gauche : aspect classique d'une chrysalide venant de se former, et finissant de se débarrasser de son "costume" de chenille. Beaucoup moins classique est la suite ! au centre : chez la chrysalide "toute fraîche" la future trompe est à peine esquissée; à droite : 2 h 1/4 plus tard une trompe digne de ce nom a peu à peu pris forme ... bluffant !
 
 
Sphinx du liseron (Agrius convolvuli)  chromatogenède de la chrysalide, photo 1. Sphinx du liseron (Agrius convolvuli)  chromatogenède de la chrysalide, photo 2. Sphinx du liseron (Agrius convolvuli)  chromatogenède de la chrysalide, photo 3.
Exemple d'évolution d'une chrysalide.
à gauche : 2 h 1/4 après sa formation; au centre : 7 h après ; à droite : 16 h 30 après.
 
 
Sphinx du liseron (Agrius convolvuli)  chrysalide fraîche. Sphinx du liseron (Agrius convolvuli)  chrysalide fraîche en main. Sphinx du liseron (Agrius convolvuli)  chrysalides en main.
Gros plans de chrysalides récemment formées,
et "poignée" de chrysalides au terme de leur coloration et de leur durcissement.
 
... et le sexe des chrysalides !
La règle étant immuable, je ne peux que me répéter. Il suffit en effet d'observer la face ventrale de l'extrémité abdominale, puisque chez les 2 sexes l'anus est toujours sur le 10e et dernier segment, tandis que l'orifice génital du mâle est sur le 9e, et celui de la femelle sur le 8e. Vous noterez que l'orifice de ponte est sur le 9e, mais souvent très proche, limite confondu avec l'orifice génital. De bons yeux ou une loupe ordinaire peuvent s'avérer nécessaires, la lisibilité de ces critères variant selon les espèces.
 
Sphinx du liseron (Agrius convolvuli)  chrysalide mâle, photo 1. Sphinx du liseron (Agrius convolvuli)  chrysalide mâle, photo 2. Sphinx du liseron (Agrius convolvuli)  chrysalide mâle, photo 3. ................Sphinx du liseron (Agrius convolvuli)  chrysalide femelle, photo 1. Sphinx du liseron (Agrius convolvuli)  chrysalide femelle, photo 2. Sphinx du liseron (Agrius convolvuli)  chrysalide femelle, photo 3.
à gauche : exemples de mâles; à droite : ... et de femelles !
Vous noterez la parfaite lisibilité des 2 sexes chez ce sphinx, ce qui est loin de toujours être le cas.
 

... et la suite logique !

Compte tenu de la formation tardive des chrysalides ( mi-octobre ), et donc de l'hivernage faisant toujours suite en pareil cas, j'ai été amené à en "forcer" quelques unes, comme le font les maraîchers pour les légumes sous serres. Moyennant le branchement permanent d'une simple lampe à incandescence de 25 w, apportant chaleur (25°) et lumière dans l'enceinte prévue à cet effet, les premières éclosions sont intervenues 40 jours après enterrage des chenilles, soit une grosse trentaine de jours après formation des chysalides.

Dans les jours précédents l'éclosion, "l'avancement des travaux" devient perceptible, et commence à se traduire par le net rembrunissement des zones oculaires, de la trompe, et des antennes. A un stade plus avancé le tégument de la chrysalide perd de sa résistance, au point de se déformer à la moindre pression. Dans le même temps les taches alaires les plus marquées transparaissent nettement (cela valant essentiellement pour les mâles), l'evolution se terminant par la généralisation du rembrunissement ... et l'éclosion !

 
 Sphinx du liseron (Agrius convolvuli),  chrysalides avant évolution  visible. ..... ....... Sphinx du liseron (Agrius convolvuli),  chrysalides  laissant percevoir  les taches alaires du papillon. Sphinx du liseron (Agrius convolvuli),  chrysalides  laissant percevoir  les taches alaires du papillon, gros plan. ........ .... Sphinx du liseron (Agrius convolvuli),  chrysalides  à quelques heures d'éclore.
ci-dessus à gauche: chrysalides avant évolution, du moins apparente; au centre: l'évolution médiane se traduit par la perception des taches alaires, du moins chez les mâles; à droite: au terme du processus évolutif le noircissement de la chrysalide se généralise et s'intensifie. Ces chrysalides sont à quelques heures d'éclore; ci-dessous: ... après éclosions !
 Sphinx du liseron (Agrius convolvuli),  chrysalides  après éclosions, photo 1. Sphinx du liseron (Agrius convolvuli),  chrysalides  après éclosions, photo 2.
 
En général les éclosions d'une espèce donnée se produisent majoritairement dans un créneau horaire relativement précis et constant, tel qu'en milieu d'après-midi par exemple. Comme on le dit des braves, le sphinx du liseron n'a pas d'heure, du moins dans les conditions du "forçage" précédemment évoqué. J'ai donc eu des éclosions quasiment à toute heure du jour ... et surtout de la nuit !
 
Sphinx du liseron (Agrius convolvuli),  imago venant d'éclore. Sphinx du liseron (Agrius convolvuli),  imago  séchant ses ailes. Sphinx du liseron (Agrius convolvuli),  imago venant  de terminer le déploiement et le séchage de ses ailes.
Les 3 étapes du développement alaire ( chronologie à 20° ! )
 à gauche: à l'émergence (22 h 25); au centre: ailes "en drapeau", totalement développées ( 22 h 40);
à droite: fermeture des ailes "en toit" (23 h 32)
 
 
Sphinx du liseron (Agrius convolvuli),  imago  naissant, projection de la trompe, photo 1. Sphinx du liseron (Agrius convolvuli),  imago  naissant, projection de la trompe, photo 2................ Sphinx du liseron (Agrius convolvuli),  imago  naissant,  détail de la trompe en projection, photo 1. Sphinx du liseron (Agrius convolvuli),  imago  naissant,  détail de la trompe en projection, photo 2. ............. Sphinx du liseron (Agrius convolvuli),  imago  naissant, projection de la trompe, photo 3. Sphinx du liseron (Agrius convolvuli),  imago  naissant, projection de la trompe, photo 4.
Dans les 10-15 secondes qui suivent son émergence (ci-dessus 3 mâles et 1 femelle) le papillon s'assure du bon fonctionnant de son "matos", si je puis dire, d'où de spectaculaires projections de son interminable trompe. Aussi fugaces que peu nombreuses, il n'était que le flash ( dans le noir absolu ! ) pour tenter de les restituer.
 
Sphinx du liseron (Agrius convolvuli),  émergence d'un imago, photo 1. Sphinx du liseron (Agrius convolvuli),  émergence d'un imago, photo 2. Sphinx du liseron (Agrius convolvuli),  émergence d'un imago, photo 3.
ci-dessus: exemple d'éclosion ... cette fois diurne !
ci-dessous à gauche: mâle ( exemplaire très noir et contrasté ! ), à droite: femelle; au centre: le couple.
Vous noterez l'évidence du dimorphisme, du moins dans le cas présent.
Sphinx du liseron (Agrius convolvuli),  mâle. Sphinx du liseron (Agrius convolvuli),  mâle ..............Sphinx du liseron (Agrius convolvuli),  couple. ............ Sphinx du liseron (Agrius convolvuli),  femelle. Sphinx du liseron (Agrius convolvuli),  femelle en mzin.
 

En guise de conclusion ...

 
 Dans le droit fil de l'intro, et considérant m'être bien rattrapé, je me contenterais de citer 2 adages ô combien classiques :
"Mieux vaut tard que jamais", et "Tout est bien qui finit bien"
:-)

... avec une vidéo récapitulative pour la route !

  
Fin
 
les pages entomologiques d' andré lequet : http://www.insectes-net.fr