- La chenille !
L'incubation est rapide, moins d'une
semaine à 20°, et la croissance de la chenille l'est
tout autant, la "messe étant dite" en l'espace de 3
semaines, et cela toujours à 20°. Comme les
illustrations ci-dessous le montreront, la coloration et le
graphisme des chenilles peuvent nettement varier, mais lors du
passage au 5e et dernier stade larvaire les livrées
s'harmonisent. A noter l'existence de formes vertes, comme
ci-dessous (et comme il s'en rencontre chez le Grand sphinx de la
vigne), les graphismes noirâtres pouvant varier en
étendue et intensité. Une température
élevée pourrait être à l'origine de ces
formes claires, tout comme le mélanisme des insectes est
favorisé par les basses
températures.
-

- Les formes entièrement
vertes sont très peu fréquentes, voire
exceptionnelles.
- Les formes vertes classiques
sont en fait plus ou moins zébrées de
brun.
Comme dirait Mr de La Palice, la chenille
du Sphinx du liseron se nourrit ... de liserons ! En d'autres
termes elle affectionne les Convolvulacées , et donc
les diverses espèces de liserons tant grimpants que
rampants ( liseron des "champs", des "haies", des "dunes" etc...),
mais aussi des espèces ornementales cultivées
("Belles de jour", "Ipomées", "Volubilis"), avec une
préférence pour la très "poussante" et
volubile "patate douce" ... là où elle est
cultivée !
-

- Chenilles naissantes
!
- La taille peut paraître
surprenante en regard de celle des oeufs, mais cette apparente
disproportion entre contenu et contenant vaut pour tout ce qui
sort d'un oeuf ... à commencer par les poussins
!
-
-

- à gauche: chenille
prête à passer au 2e stade ... et chenille venant d'y
passer !
- au centre et à droite
: chenille au 2e stade.
-
-
.............
..............

- à gauche: chenille
au 3e stade; au centre : chenille prête à
passer au 4e stade ... et chenille venant d'y passer
!
- à droite: 2
chenilles au 3e stade, et 2 autres au 4e.
-
-
................

- à gauche: chenille
en train de muer pour passer au 4e stade;
- à droite:
chenilles venant de passer au 4e stade.
-
-

- ci-dessus et
dessous:
chenilles au 4e stade illustrant
la variabilité chromatique de cette
chenille.
- Vous noterez que cette
variabilité est temporaire, le 5e et dernier stade mettant
tout le monde d'accord, et plus exactement en accord
!

-
-
-
............
.............
- Chenilles au 5e et dernier stade
larvaire !
- à gauche: chenilles venant
de passer au 5e stade, et chenille en fin de 5e stade. Comparer la
taille des chenilles, mais aussi le volume des têtes en
regard de celui des corps; au centre: du liseron, encore et
encore du liseron, l'appétit de ces chenilles est
impressionnant; à droite : dernier passage à
la toise pour illustrer le début du 5e stade.
-

- Ce n'est pas Noël ... mais
cela y ressemble !
- Elles dévorent encore,
mais dans 48 h elles seront enterrées !
-
-
- ... et quelques
détails !
............
............
- à gauche: le bel
appétit des chenilles, et plus encore des grandes
espèces comme ce sphinx, nécessite un "outillage"
à l'évidence performant. Prises juste après
la dernière mue ces impressionnantes et exceptionnelles
photos des mandibules illustrent parfaitement le propos; au
centre: prélevée sur une mue nymphale, cette
mandibule au tranchant plus qu'émoussé
témoigne d'un usage intensif, le creusement de la logette
souterraine ajoutant à son usure; à droite:
apanage des Sphinx, et totalement inoffensive, cette corne
(savamment dénommée "scolus" ) est
considérée comme purement décorative ...
jusqu'à preuve du contraire ! Son aspect et son grand
développement font que le sphinx du liseron est parfois
appelé "Sphinx à cornes de boeuf".
L'enterrage !
Arrivée à maturité
la chenille cesse de s'alimenter, et entreprend une phase
d'errance au cours de laquelle se finalisent les
préparatifs physiologiques en vue de son enterrage. Le
moment venu, et un site à sa convenance trouvé, la
bestiole va s'enfoncer en terre, a priori assez
profondément si le terrain le permet. L'élevage
semble cependant témoigner du contraire, une profondeur de
l'ordre de 5 cm semblant la norme, que ce soit en sol ferme ou
friable. La chenille va ensuite aménager une logette
ovoïde, relativement spacieuse, dont la paroi sera
renforcée ( sans plus ! ) par imprégnation et
séchage d'une sorte de "salive" assimilable à de la
soie liquide.
-

- En théorie l'enfouissement peut
se faire n'importe où, mais un sol relativement meuble est
évidemment plus propice, la profondeur et la durée
du labeur variant avec la nature du terrain. Le contact avec un
"obstacle" (pierre ou bois mort par exemple) est
apprécié s'il se présente, mais il n'est pas
obligé, ni spécialement recherché, une touffe
d'herbe ou un pissenlit faisant pareillement l'affaire !
-

- Une précautionneuse
"grattouillette" sur le mode archéologique ( petite
cuillère et pinceau ! ) permet de dégager le
"tumulus" de terre agglomérée formé par la
logette de la chrysalide. Son percement, et l'agrandissement de
l'orifice permettent de voir la chrysalide "in situ".
Contrairement à d'autres espèces (Sphinx "tête
de mort" par exemple) la logette est mince et fragile.
-

- à gauche et au
centre: autre logette et sa locataire; à droite:
logettes accolées,
- cas de figure logiquement
fréquent en élevages, promiscuité
oblige.
-

-

- les pages entomologiques d'
andré lequet
:
http://www.insectes-net.fr