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- Dimorphisme sexuel
!
Comme les illustrations ci-dessous le
montrent, les sexes sont très peu différents, pour
ne pas dire indifférenciables à l'oeil nu. Le
mâle est toutefois un peu plus petit, et surtout plus
étroit, mais sauf à disposer des 2 sexes ( et encore
! ) l'examen des plaques génitales reste indispensable.
Quand on connaît bien la bête le sexage à vue
est possible, mais une vérification peut parfois s'imposer
dans la mesure où la taille des bestioles est
censément plus ou moins variable. En d'autres termes il
peut y avoir de grands mâles, et de petites femelles ...
comme chez les humains !
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- Illustration du dimorphisme
sexuel de la nèpe !
- de gauche à droite: 1)-
couple vu de dessus (mâle en haut); 2)- couple en vue
ventrale ( mâle idem ! );
3)- extrémité
abdominale du mâle, face ventrale, avec plaque
génitale nettement ogivale 4)- chez la femelle cette
même plaque génitale (en fait la tarière ! )
est non moins nettement triangulaire et pointue.
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- Femelle
!
.............

- Le dispositif de ponte
!
- à gauche: triangulaire,
acérée, munie d'une base articulée et d'une
gouttière interne, telle se présente la
tarière. Elle sert à la fois de guide pour l'organe
de ponte proprement dit (= ovopositeur = oviscape), et à
insérer l'oeuf dans le substrat; à droite:
mise en évidence de l'ovipositeur. Pour une meilleure
compréhension du dispositif, voyez les
agrandissements.
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- Mâle
!

- L'édéage ( =
"pénis") du mâle !
- de gauche à
droite: vues ventrale; ventrale de 3/4; dorsale; de
profil
- Comme souvent chez les insectes,
l'édéage est volumineux. Ces vues "tous azimuts"
permettent de visualiser les différentes parties et
"pièces" le constituant. Vous noterez que la saillie de
l'organe a pour effet de fortement écarter les valves de
l'extrémité abdominale, dont celles portant le
siphon. Il s'ensuit une disjonction des gouttières, avec
écartement pouvant aller très au-delà des
60°, d'où une notable incidence au niveau de
l'accouplement.
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L'accouplement
!
Les Nèpes deviennent adultes au
cours de l'été, généralement de
juillet à août, mais elles vont s'accoupler, et
pondre, au printemps suivant (d'avril à juin). Au pays des
nèpes l'accouplement se fait par "chevauchement", là
où le mode "en opposition" prévaut largement chez
les punaises. Il se passe très près de la surface,
voire carrément en surface, et même hors d'eau, car
la sortie de l'édéage ( = "pénis" ! )
écarte les 2 gouttières du siphon
aérifère, et le rend donc
inopérant.
Les accouplements sont
répétitifs, y compris au cours d'une même
phase de chevauchement. Suite à la concentration spatiale
des 2 sexes, inévitable en élevage, j'ai d'ailleurs
été amené à retirer les mâles de
mon "nèpodrome", car à tort ou à raison
j'avais la très nette impression que les femelles n'avaient
pas la tranquillité voulue pour pondre, tant elles
étaient "sollicitées". J'ajouterais qu'elles
étaient pourtant "rondes" à souhait, et comme vous
le verrez porteuses d'oeufs parfaitement formés,
d'où mon incompréhension face à des pontes se
faisant attendre au-delà du raisonnable, du moins me
semblait-il.
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- ci-dessus : toujours
malaisés à repérer et photographier, ce genre
de duo ne doit rien au hasard. Au gré de ces photos vous
remarquerez la "végétalisation" des
téguments, laquelle ajoute à l'efficience du
camouflage d'un insecte chassant à l'affût;
ci-dessous : l'accouplement proprement dit se
réalise par chevauchement, mais l'accès à la
femelle se faisant plus ou moins obliquement, le mâle est
souvent tenu de se positionner en conséquence, et de
très fortement replier l'abdomen. La "manip" si je puis
dire est parfaitement illustrée par
cette vidéo.

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- ... et même
hors d'eau ... en nocturne !

- ci-dessus : de nuit,
comme déjà dit, les népes se
dégourdissent volontiers les pattes ... et plus si
affinités !
- ci-dessous à gauche : en
dépit d'un siphon respiratoire brisé et nettement
écourté, ce mâle se comporte à
l'évidence normalement ... y compris en toutes
circonstances ! à droite : détail d'un
accouplement (cette fois en eau, les siphons pointant visiblement
en surface) montrant l'enchevêtrement des
extrémités abdominales et des organes sexuels. Pas
simple de rendre à chacun des partenaires ... ce qui lui
appartient !

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- La ponte !
- Avant-propos
!
- Je pouvais commencer par la fin, si je puis dire ( et vous le
pouvez également ! ), mais il m'a paru bon de
développer le cheminement expérimental, à la
fois pour le "vécu" dont ce site se réclame, mais
également pour l'exemplarité du sujet face à
une forme de "copié-collé" particulièrement
répandue sur le Web. Reprendre à son compte ce que
d'autres ont dit, fait, ou écrit, est à
l'évidence monnaie courante, si bien que le lecteur a
tendance à considérer la concordance des
données comme "parole d'évangile" ... ce qui ne
l'est pas toujours ! Il peut en effet s'ensuivre des
contre-vérités, des non-sens, des
imprécisions, des erreurs d'interprétation, et
autres inexactitudes à l'avenant.
La nèpe étant une des grandes curiosités
de la mare (tout comme sa cousine la ranatre ! ) elle est
évidemment très présente sur le web. Nul ne
peut donc ignorer les modalités de sa reproduction, du
moins dans les grandes lignes, tant elles sont reprises et
"re-reprises" par les différents auteurs. Par contre, et le
paradoxe est d'importance, il est totalement impossible de trouver
la moindre illustration se rapportant à la ponte,
d'où mes doutes sur la pertinence desdites modalités
... et une "saga expérimentale" que je vous invite à
partager !
- Premières
observations
- En théorie, et pour
résumer les écrits des uns et des autres, les
oeufs seraient insérés dans les
végétaux flottants. Pourtant très
prisés des ranatres, d'alléchants nénuphars
et potamots ont été totalement
dédaignés par mes nèpes, y compris dans la
durée. Sans doute en raison de leur moindre
résistance à la pénétration, des
débris végétaux fortement
dégradés se sont vus gratifiés de quelques
oeufs, mais a priori sans réelle conviction ... disons du
bout de la tarière !
Les oeufs en contact étant
collés entre eux, via une sorte de gel transparent, il est
possible que ce dernier ajoute à la cohésion avec le
support. Vous noterez que les oeufs de la "cousine ranatre" (voir
page entomo) sont plus régulièrement et
soigneusement insérés, cette fois dans le vif des
végétaux et qu'ils portent seulement 2 "antennes"
aérifères disposées en "V", là
où ceux de la nèpe en comportent de 5 à 8,
disposés en corolle.
Beaucoup d'oeufs donnant l'impression
d'être déposés en dépit du bon sens, et
en l'occurrence de fréquemment jouer les sous-marins, il
est tentant de minimiser le rôle et l'importance des
antennes aérifères des nèpes. Bien qu'ils
soient à coup sûr fécondés ( eu
égard à la démesure génésique
des mâles ! ) je ne saurais dire si les oeufs
immergés sont viables ou pas, car à l'heure
où j'écris ces lignes (1e juillet, c'est du "live" !
) je n'ai pas encore d'éclosions, et j'ignore la
durée de l'incubation.
Compte tenu de ceux déjà
formés, et de ceux à venir ( l'échelonnement
de la ponte favorisant logiquement la production ovarienne) le
nombre total des oeufs émis est probablement relativement
conséquent. Les pertes imputables à la
"négligence" des femelles, ou occasionnées par les
intempéries (entre autres facteurs) se verraient ainsi
compensées ... solution aussi classique qu'efficace
!
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- Quand on aime, on ne compte pas
... d'où cette triple illustration du même sujet
!
- La déception
causée par la perte accidentelle de cette femelle pleine (
et même plus que pleine ! ) s'est vue compensée par
ces images.
- ci-dessus : après
découpe d'une "fenêtre", vous noterez
l'importance du nombre d'oeufs "prêts à être
pondus"; ci-dessous à gauche: gros plan, sur les
oeufs; au centre : extraction ( grossière ! ) des
ovaires et ovarioles, avec oeufs "in situ", à droite
: oeufs extraits, et vraiment sur le point d'être
pondus. Vous noterez le nombre et la disposition des filaments
aérifères.
...............
...
..
.............. 
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- Là encore il s'agit
d'oeufs "mûrs", et donc prêts à être
pondus ... mais non encore pondus !
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- les pages entomologiques d'
andré lequet
: http://www.insectes-net.fr