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- le GRAND PAON de
NUIT (Saturnia pyri) !
- (Lépidoptères
Saturniidae)
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- La chenille
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- Elle se développe sur de nombreux
arbres à feuilles caduques, y compris fruitiers. Parmi les
plus "fréquentés" on trouve les frênes,
peupliers, saules, pêchers, amandiers, pommiers, poiriers,
mais la liste est loin d'être exhaustive. L'incubation est
de l'ordre d'une quinzaine de jours, et de noirâtres
à la naissance, les chenilles vont très vite
acquérir des tubercules franchement orangés, pour
devenir vertes avec des tubercules jaunes au stade suivant, puis
au suivant encore ces tubercules vont virer au parme, pour enfin
devenir du plus joli bleu à la mue suivante.... et cette
fois ne plus changer, hormis de taille. Les images ci-dessous
témoignent de ces diverses étapes, et d'une
impressionnante croissance, car à terme la chenille de
Grand paon mesure de 10 à 12 cm
-
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- les deux premiers stades des
chenilles de Grand paon (naissantes à
gauche)
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- à gauche: stade
à tubercules jaunes; au centre: stade à
tubercules parmes; à droite: "portrait" (stade
"parme")
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-
- l'acquisition des tubercules
bleus met un quasi point final à l'évolution
chromatique,
- mais la croissance est encore
loin d'être achevée !
- ( avec
le déjeuner de la chenille en vidéo
! )
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- De gauche à droite: 1)-
"Portrait" d'une chenille au dernier stade ( tubercules bleus);
2)-détail d'un tubercule; 3 à 5)-
détail des "fausses pattes", autrement dit des pattes
abdominales à ventouses. Vous noterez que les vraies
chenilles en ont toujours moins de 6 paires, et que les fausses
chenilles (qui ne sont pas des papillons) en ont de 6 à 9
paires.
-
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- de la
naissance.....
....à la maturité
- ... 35 jours se sont
écoulés !
-
Le cocon
-
- L'arrivée à terme de la
chenille se traduit par un très net changement de couleur,
le vert virant au jaunâtre, voire à l'ocracé,
et même carrément au brun "in fine". Dès lors
la bestiole n'a plus qu'une idée en tête (si je puis
dire ! ), à savoir coconner, d'où la quête
quasi fébrile d'un lieu favorable. Il peut s'agir d'une
enfourchure de branche, d'une excavation ou d'un repli
d'écorce, mais la chenille peut tout aussi bien quitter
l'arbre nourricier pour gagner des endroits nettement plus
inattendus, voire "bizarroïdes". Dans le genre haut
perché je citerais une génoise de toiture ( =
corniche), le "ras des pâquerettes" se voyant
illustré par un "coconnage" dans les replis d'une serviette
de bain restée l'espace d'une nuit au bord d'une piscine
!
-
- Les images ci-dessous illustrent la
confection d'un cocon dans le creux de 2 morceaux d'écorce
assemblés en "V" très évasé. Outre le
tissage proprement dit, vous noterez la progressivité du
brunissement, et surtout l'incidence de l'hygrométrie sur
le brunissement en question. J'ai en effet retrouvé des
cocons récents complètement brun foncé, alors
qu'ils étaient encore blanchâtres peu avant de se
faire "doucher" accidentellement par une violente averse orageuse.
Bien entendu j'ai voulu vérifier la chose, et c'est ainsi
qu'une simple pulvérisation d'eau, et guère plus
d'une heure d'horloge, séparent les deux dernières
images .....CQFD !
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-
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- de gauche à droite:
1)- début du processus pré-nymphal, et donc
du jaunissement des chenilles ; 2)- comparaison avec 2
chenilles "normales" ... et donc vertes ! C'est durant ce "virage"
chromatique, correspondant à l'entrée en action des
glandes séricigènes, que la chenille entreprend ses
"vadrouillages" tous azimuts ! 3)- le brunissement
s'intensifie au cours de ces errances (voir
cette vidéo ! ) ;
4)- il atteint son maximum en début du "coconnage",
les glandes à soie précitées "tournant" sans
doute "plein pot". Comme vous le verrez, la chenille redevient
verte une fois le "stock" de soie épuisé.
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- à gauche: vue "en
bout" du cocon et de son berceau d'écorce. à
suivre: élaboration du cocon, depuis les premiers fils,
jusqu' à l' "achèvement des travaux"
!
- Moins d'une journée
suffit, mais le brunissement définitif de la soie, à
droite, a été quelque peu
accéléré par aspersion
d'eau.
-
-
- Ayant trouvé 2 cocons de Grands
paons sur le tronc d'un frêne, j'ai voulu voir comment la
chenille s'y prenait pour "bâtir" sur un support à la
fois plan et vertical. Un morceau d'écorce suspendu
à un fil nylon m'a semblé idéal pour
satisfaire ma curiosité, mais durant près de 3 jours
la malheureuse chenille s'est échinée sans pouvoir
réaliser un cocon digne de ce nom. Le dispositif
était sans doute trop instable, ou la bestiole trop peu
douée, car il suffit habituellement d'une petite
journée.
-
- A toute chose malheur étant bon,
ce cocon avorté (ci-dessous) m'a permis de constater que la
chenille retrouvait sa coloration verte une fois sa soie
épuisée, d'où une évidente relation
entre l'activité séricigène et le "virage" au
brunâtre de la chenille à terme. Vous remarquerez
également la blancheur initiale de la soie, et le
brunissement de la partie "pulvérisée" ....en 1 h
montre en main ! re...CQFD !
-
- un cocon pas très
orthodoxe....
....mais
finalement fort instructif !
- à gauche: la
chenille est brune en cours de tissage (glandes
séricigènes actives)
- au centre: la chenille
redevient verte quand la soie est épuisée, (en
pratique quand le cocon est terminé)
- à droite:
brunissement expérimental de la moitié du "cocon",
obtenu en 1 h par simple pulvérisation
d'eau.
-
-
- Atteignant une taille respectable, de
l'ordre de 5 à 6 cm, le cocon du Grand paon comporte
toujours un pôle arrondi et l'autre nettement effilé,
voire relativement pointu.. L'enveloppe extérieure est
constitué d'une robuste épaisseur de soie, à
la fois très brune et très grossière. La
paroi interne, nettement plus mince, est quant à elle
parfaitement lissée et comme vernissée.
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- aspect extérieur, et
intérieur, du cocon de Saturnia pyri
- De tels amas de cocons, comme
ici à gauche, peuvent s'observent en élevage, mais
pas dans la nature,
- car ces chenilles ne sont pas
grégaires, et leur dispersion les rend moins
repérables par les prédateurs.
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- Le cocon du Grand paon appararaît
de prime abord très banal, mais il est au contraire
très sophistiqué, car la partie la plus
effilée cache une étonnante astuce. Le moment venu,
elle permet en effet au papillon de quitter son cocon
aisément, ce qu'il fait d'ailleurs sans la moindre
"effraction", tel un "passe-muraille". De surcroît, et ce
n'est pas le moindre intérêt du dispositif, il
interdit toute intrusion d'insectes prédateurs ou
parasites.
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- à gauche: zone apicale du
cocon, futur point de sortie du papillon, avec vue en coupe du
dispositif "anti-intrusion"; au centre et à droite:
"porte de sortie" du papillon: remarquer la disposition
radiale des fibres, qui telles de minuscules lames de ressorts
s'écarteront sous la poussée du papillon naissant,
mais s'opposeront à toute intrusion durant la longue
période de nymphose (certains cocons pouvat passer 3
hivers)
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- Concrètement, et vous l'aurez
compris, il s'agit du principe même de la nasse, mais en
quelque sorte inversé. Tout le monde n'étant pas
pêcheur, sachez que les "nasses" en question, parfois
appelées "bosselles", sont des pièges
immergés, le plus souvent grillagés, qui via un
entonnoir permettent aux anguilles et autres poissons d' entrer,
mais non de ressortir (ci-dessous à gauche).
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- à gauche:
schéma de principe de la nasse ou bosselle des
pêcheurs ( les poissons peuvent entrer... mais pas ressortir
! ).
- à droite:
schéma de principe de la "nasse inversée" du
cocon de Grand paon ( le papillon peut sortir, mais l'ennemi ne
peut entrer ! ).
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- Démonstration de la nasse
inversée du cocon de Grand paon.
- Les fibres s'écartent sous la
poussée du papillon naissant (comme pour ce crayon!),
d'où une sortie aisée pour la bestiole. Par contre
ces mêmes fibres se bloquent en sens inverse, comme le
montre le crayon, ce qui interdit toute intrusion, et
protège ainsi la chrysalide.
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-
- les pages entomologiques d'
andré lequet
:
http://www.insectes-net.fr