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la PIÉRIDE du CHOU !
(Pieris brassicae, Lépidoptère Pieridae)
 
(page 3 sur 6)  
 
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La chenille ... suite !
 
Comme la guêpe ... pas folle la chenille !

Sur les capucines garnissant un muret du jardin, de jeunes chenilles de piéride du chou ont attiré mon attention. Regroupées au revers ombragé d'une grande feuille, elles se tenaient dressées à la manière des cobras, et se balançaient rapidement en tous sens, donnant l'impression de vouloir dissuader un agresseur ... manifestement inexistant ! Je n'avais jamais vu pareil comportement, mais l'évidence s'est vite imposée. En effet, si Dame Nature a prévu des antigels cellulaires pour les insectes hivernants, elle a manifestement fait l'impasse sur la "clim" ... charge aux bestioles de se débrouiller !

Il faisait particulièrement chaud ce jour là, et l'exposition plein sud du muret aux capucines a fait monter la température de la feuille ( et des chenilles ! ) au-delà du supportable ... d'où le curieux "ballet réfrigérant" ci-dessous observé ! Vous l'aurez compris, la baisse de la température corporelle des chenilles est logiquement obtenue en réduisant la surface en contact avec la "feuille chauffante" ... mais pas seulement ! Les mouvements des chenilles y contribuent en effet efficacement, à l'instar de la petite cuillère que vous faites tourner pour refroidir votre café ! ... CQFD !

 
Piéride du chou (Pieris brassicae) chenilles en position "réfrigérante", photo 1. Piéride du chou (Pieris brassicae) chenilles en position "réfrigérante", photo2 Piéride du chou (Pieris brassicae) chenilles en position "réfrigérante", photo3.
 Un aperçu du "ballet réfrigérant" !
Initialement la feuille de capucine était perpendiculaire au sol, et les chenilles à l'ombre de son revers, comme à gauche. Pour un meilleur rendu photographique la feuille a été brièvement retournée à l'horizontale, mais ce changement d'exposition a fatalement perturbé les bestioles, d'où des positions souvent moins typiques.

Les dégâts !

Contrairement à la chenille de la noctuelle du chou (Mamestra brassicae), qui elle s'attaque au coeur même de la plante, notre Piéride se contente en quelque sorte des alentours, autrement dit des feuilles périphériques, et donc des parties généralement non commercialisées. En fait les nuisances proviennent surtout de l'accumulation des excréments dans les plis et replis de la plante, et de leur dilution par la pluie ou la rosée, ce qui génère des souillures pouvant rendre le légume impropre à la consommation.  

  
Détails !
chenille de Piéride du chou chenille de Piéride du chou, détail de l'avant-corps (photo 1) chenille de Piéride du chou, détail de l'avant-corps (photo 2) chenille de Piéride du chou, détail du tégument
chenille de Pieris brassicae en fin de développement (4 cm) et "gros plan" divers.
 
 
Au pays des chenilles ....feulles de chou dévorées par Pieris brassicae ... l'appétit est de rigueur !
Celles du chou ne dérogent pas à la règle .... comme ici en élevage !
 
 
................ Piéride du chou (Pieris brassicae), dégâts, photo 1 Piéride du chou (Pieris brassicae), dégâts, photo 2 Piéride du chou (Pieris brassicae), dégâts, photo 3
à gauche: là dans un grand potager; à droite: ... et là dans un champ !
Vous noterez qu'il s'agit de choux particulièrement touchés, notamment dans le potager
(grosse ponte, ou pontes multiples)
 
La chrysalide !
 
Au terme de leur croissance les chenilles quittent le plus souvent la plante nourricière et elles se chrysalident sur les supports les plus divers. La durée de la nymphose est de l'ordre de 2 semaines, du moins pour les générations estivales et automnales, car les papillons de la première génération (avril-mai) sont issus de chrysalides ayant passé l'hiver en l'état.
 
Pieris ... Chrysalides (en vrac) de la Piéride du chou Chrysalides (orientées) de la Piéride du chou ... brassicae !
chrysalides en "vrac", et "orientées" (dorsale, ventrale, latérale)
Vous noterez que les chrysalides de brassicae sont le plus souvent verdâtres, ou jaunâtres, mais parfois grisâtres.
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Chrysalide de la piéride du chou en vue dorsale Chrysalide de la piéride du chou en vue latérale Chrysalide de la piéride du chou en vue ventrale
Détails des chrysalides
( gauche: vue dorsale; centre: vue latérale; droite: vue ventrale)  
 
L'amarrage de la chrysalide
 
La chrysalide de Pieris brassicae est amarrée sur son support, le plus souvent verticalement, par l'intermédiaire d'une nappe soyeuse, et d'une véritable "ceinture de sécurité", le tout étant préalablement tissé par la chenille. L'arrimage de la chrysalide est complété par l'ancrage des griffes du crémaster, organe situé à sa toute extrémité abdominale . Ce type de chrysalide est très justement qualifié de "ceinturé", par opposition aux chrysalides dites "suspendues", et en quelque sorte "tête en bas", puisque maintenues par le seul crémaster.
 
 Chrysalide de la piéride du chou, mise en évidence de la nappe d'amarrage Chrysalide de la piéride du chou, mise en évidence de la ceinture d'amarrage Chrysalide de la piéride du chou, mise en évidence du dispositif d'amarrage
 à gauche: mise en évidence de la nappe soyeuse; au centre: détail de la "ceinture de sécurité" (inhabituellement très ténue)
à droite: détail des ancrages (nappe, ceinture, crémaster), à voir sur agrandissement.
 
Suite logique....
 
Chrysalide piéride chou (femelle) prête à éclore (vue latérale) Chrysalide piéride chou (femelle) prête à éclore (vue ventrale) Chrysalide piéride chou (femelle) prête à éclore (vue ventrale, détail)
Chrysalide femelle prête à éclore.
Vous noterez la parfaite perception des ailes par transparence (à gauche), et les positions respectives de la trompe et des antennes (à droite).
 
 
Piéride du chou, chrysalide de mâle prête à éclore (photo 1) Piéride du chou, chrysalide de mâle prête à éclore (photo 2)
... et chrysalides mâles également prêtes à éclore !
Vous noterez la parfaite "lisibilité" de l'aile sur chrysalide claire (gauche), et une lecture plus diffuse sur chrysalide très "mouchetée". (droite)
 
 
"poignée" de Piérides du chou Piéride du  chou en attente d'envol Piéride du chou, détail de la tête.
.... le temps d'aller au soleil .... et ce sera l'envol !
 
Pour info .... ne pas confondre !
 
Pour les initiés la piéride du chou est aisément reconnaissable, ne serait ce que par sa grande taille. Pour le profane c'est moins évident d'autant que plusieurs espèces lui ressemblent... et se ressemblent entre-elles ! Pour l'essentiel il s'agit des piérides de la rave (Pieris rapae), et du navet (Pieris napi) .... sans parler de Pieris mannii et Pieris ergane, ces dernières espèces étant morphologiquement très proches de rapae.
 
J'ajouterais que la taille de toutes ces piérides est susceptible de varier selon les générations, tout comme la grandeur et l'intensité des taches et suffusions. Par principe la génération vernale est plus petite, avec des taches plus marquées, et une suffusion "charbonneuse" plus intense.
 
 
 Piérides de la rave (Pieris rapae) Piérides du navet (Pieris napi) Piérides du navet (Pieris napi), revers des ailes
à gauche: Piérides de la rave (Pieris rapae), avec femelle à gauche, et revers des ailes en bas.
au centre: Piérides du navet (Pieris napi), avec variantes femelles (en haut) et mâle en bas.
à droite: variantes du revers des ailes de la Piéride du navet
 
 
 
les pages entomologiques d' andré lequet : http://www.insectes-net.fr