Hormis leur différence de taille, les petits et grands sphinx de la vigne ont à l'évidence un "air de famille", à la fois morphologique et biologique, d'où la pertinence de ces appellations et qualificatifs. Cela vaut également au niveau des chenilles, là encore très ressemblantes ... passage sous la toise mis à part !
Vous noterez que les peu flatteuses dénominations de petits et grands "pourceaux" (= porcs = cochons ! ) viendraient de la partie antérieure des chenilles, cette dernière prenant plus ou moins la forme d'un groin quand elle s'étire. Pourquoi pas en effet, mais il me semble que la couleur de ces papillons, rose marbré de brun, cadre plutôt bien avec celle souvent "douteuse" de la gente porcine ... mais comme dirait Jean Amadou "vous n'êtes pas obligé(e) de me croire" !
Avec une envergure "culminant" à 50 mm ce papillon nocturne est un de nos plus petits Sphingidae, Famille représentée en France par 25 espèces. A l'inverse, et à titre comparatif, le Sphinx tête de mort (12 cm) figure parmi nos plus grands et plus massifs papillons, toutes espèces confondues. Le "petit pourceau" est largement répandu en France, et même en Europe, et selon les régions il présente 1 ou 2 générations annuelles. Ce n'est pas une espèce rare mais à l'évidence ses moeurs nocturnes ne facilitent pas son observation.
Les oeufs sont classiquement pondus au revers des feuilles nourricières (épilobes, vigne, gaillets, salicaires). Comme chez tous les sphinx ils sont émis à l'unité, d'où la difficulté de les quantifier précisément, sauf à "claquemurer" une femelle qui veuille bien coopérer ... jusqu'à ce que mort s'ensuive ! Raisonnablement on peut compter sur une moyenne de 150 à 200 oeufs par ponte, mais cela reste une approximation. Comme toujours la durée de l'incubation est très largement tributaire de la température, la dizaine de jours semblant là encore une bonne valeur médiane.
Sauf à bien les connaître, les chenilles du grand et du petit sphinx de la vigne sont quasi interchangeables tant elles se ressemblent, mais un détail fait à coup sûr la différence ... encore faut-il le connaître ! Comme les illustrations ci-dessous le montrent , l'une est dotée d'une "corne" postérieure ... l'autre pas ! Au passage vous noterez que ce "scolus" (puisque tel est son nom ! ) est typique de la Famille des Sphingidae, mais aussi qu'il pose une véritable énigme aux entomologistes, car nul ne connaît son rôle ... si rôle il ya !
Les chenilles de ce sphinx sont plutôt nocturnes, et de surcroît vertes quand elles sont jeunes, ce qui rend leur observation "in natura" difficile. La taille maximale, de l'ordre de 60 mm, est atteinte en l'espace d'un mois, du moins en élevage.