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- La PROCESSIONNAIRE
du CHÊNE !
- (Thaumetopoea
processionea, Lépidoptère
Notodontidae)
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4)
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- le cocon, et la
chrysalide
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- Le moment venu, fin Juin début
Juillet, les chenilles cessent de s'alimenter, et se regroupent au
sein du nid. Elles coconnent individuellement, mais compte tenu de
l'étroitesse de l'espace disponible, et de la
"promiscuité" qui en résulte, les cocons s'en
trouvent plus ou moins entassés, et par le fait
étroitement solidarisés par un très dense
réseau soyeux. Le tout finit par former une sorte de cocon
collectif qui pourrait quasiment se qualifier de "colonial". Le
cocon proprement dit est cependant bien différencié,
très finement tissé, mais la paroi fort mince fait
qu'il est aisément déformable.
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-
- Cocons de Thaumetopoea
processionea prélevés "in situ", et nettoyés
par élimination des crottes à la.... brosse à
dents ! (le tout sous "haute protection" !
).
- de gauche à droite: 1)-
vue de dessus d'une partie des cocons du nid; 2)- le
même morceau en vue latérale. 3)-
détail de cocons isolés (sur celui qui est ouvert,
remarquer la faible épaisseur de la trame soyeuse.
Nota: sur la base des images 1 & 2 vous noterez la
juxtaposition des cocons, et leur relatif ordonnancement.
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- de gauche à droite:
1)- chrysalides, et chenille de Thaumetopoea processionea en
pré-nymphose, le tout "in situ";
- 2 et 3)- chrysalides
isolées (extraites!), ensemble et
détail.
-
-
- les poils
urticants
-
- Contrairement à une idée reçue les
grandes soies de ces chenilles ne sont pas en cause. En fait les
poils urticants sont à la fois extrêmement nombreux
et petits (1 à 2/10 de mm), et tel un feutrage ils
tapissent des invaginations tégumentaires situées
sur la partie dorsale des segments abdominaux. Ces plages
urticantes (ci-dessous), appelées des "miroirs",
s'ébauchent progressivement au cours des derniers stades
larvaires.
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-
- Mise en en évidence des
plages urticantes
- de gauche à droite: 1
& 2)- après insufflation de la chenille;
3-4-5)- sur le vif
- (sur la dernière
illustration, le "miroir' le plus à gauche a
été vidé de ses poils urticants ...avec
précautions ! )
-
-
- Lorsque la chenille est excitée,
dérangée, ou agressée, les zones urticantes
"s'ouvrent" et libèrent les poils proprement dits. Ils
ressemblent à de minuscules harpons, avec une partie basale
aiguë, et un apex doté de barbules
acérées (clichés ci-dessous) qui tel
l'ardillon d'un hameçon permettent la
pénétration, mais s'opposent à l'extraction.
Par-delà un effet purement mécanique ces poils sont
enduits d'une sécrétion qui provoque de très
intenses démangeaisons.
-
-
- détail des poils
urticants, d'après cliché en microscopie
électronique à balayage (taille réelle 1
à 2 dixièmes de mm).
- (à noter que ceux de la
processionnaire du pin sont très
comparables)
-
-
- Ces réactions cutanées sont certes très
désagréables, mais généralement sans
conséquences fâcheuses. À noter au passage
qu'elles siègent principalement là où
l'épiderme est le plus fin, et donc le plus
vulnérable (ex: espaces interdigitaux, intérieur des
poignets et des avant-bras, cou, etc...). A noter encore que la
transpiration est un facteur éminemment favorisant car la
peau s'en trouve quelque peu "ramollie", et dans le même
temps les poils urticants y "collent" plus aisément.
-
- Par-delà l'aspect cutané il faut se
défier des atteintes pulmonaires, et surtout oculaires, car
elles peuvent être infiniment plus dommageables. Concernant
l'il, et indépendamment des effets immédiats
aisément imaginables, il faut savoir que ces minuscules
"corps étrangers" sont susceptibles de migrer et de
provoquer à long terme des lésions très
sévères.
-
- A noter enfin que les animaux domestiques ne sont pas à
l'abri, et que les herbivores (sauvages ou d'élevages) sont
aussi très vulnérables par ingestion d'herbe
"souillée" par ces "lancettes" urticantes.
-
- conseils
pratiques
-
- Il n'est pas question de dramatiser, mais outre
l'épisode de la balançoire, des cas concrets
m'incitent à recommander une certaine prudence, et à
garder à l'esprit qu'une "gratouille" subite (et parfois
intense!) peut s'expliquer par la présence (effective ou
passée) de ces chenilles.
-
- A titre d'exemple, la simple manipulation de la bûche
dévolue à la flambée
des soirées d'hiver peut réserver quelques
désagréments, pour peu que des lambeaux de nids y
subsistent.
-
- Il en est de même pour tous les
travaux de bûcheronnage (abattage, élagages,
débitages, stérages) car outre les risques de
contact direct avec de vieux nids (ces travaux étant le
plus souvent effectués en hiver) la chute des arbres, des
branches, ou le simple passage de la tronçonneuse, peut
provoquer un "nuage" de particules urticantes. Dans le même
esprit; et en toutes saisons, mieux
vaut également éviter de se promener en forêt
infestée, et plus encore quand il y a du vent.
-
- Enfin, et c'est là encore une
évidence, le gamin qui joue les "Tarzan" peut être
amené à redescendre plus vite qu'il n'est
monté. J'ajouterais que les parcours forestiers
acrobatiques (où on se déplace d'arbre en arbre)
font un tabac, mais que les responsables sont rarement au fait de
la question, alors qu'un minimum de vigilance
s'imposerait.
-
- Au final, et en cas de problème
avéré (ou même supposé!),
n'hésitez pas à consulter un médecin. Dans la
plupart des cas vous vous en tirerez avec une bonne pommade, mais
encore une fois mieux vaut jouer la prudence.
-
- les "ennemis"
naturels
-
- Ils sont nombreux, mais eux aussi trop
souvent victimes des "pesticides", d'où une moindre
efficience. En règle générale il s'agit
d'insectes parasites (Hyménoptères et
Diptères), et sans entrer dans le détail des
espèces concernées, sachez que les oeufs, les
chenilles, et les chrysalides, sont susceptibles d'être
parasités, au gré de "prédateurs"
généralement spécialisés.
-
- Toujours au titre des insectes, les
Calosomes, et leurs larves, contribuent à
l'élimination des chenilles, ces dernières
étant leur proie de prédilection. Ils ont en effet
la mandibule facile, et ils étripent volontiers plus qu'ils
ne peuvent consommer, ce qui ajoute à leur efficience. Ces
Coléoptères Carabidae volent en outre
aisément, et se déplacent "à pattes" sur les
troncs et branches avec une grande
vélocité.
-
-
- Calosoma sycophanta
(25-30mm)
Calosoma
inqusitor (20mm)
-
-
- Les Calosoma sycophanta, et inquisitor
(ci-dessus) sont particulièrement efficaces, mais ces
espèces sont très inégalement
répandues, et pâtissent elles aussi de la
dégradation de notre environnement. A signaler que le C.
inquisitor est plus nettement forestier, et que sa livrée
est relativement variable, sans pour autant donner dans le
spectaculaire (lustre bronzé, cuivré,
violacé, verdâtre).
-
- Bien entendu il est d'autres
prédateurs (notamment pour le papillon proprement dit),
qu'il s'agisse des oiseaux insectivores (mésanges,
rouge-gorge, etc...), des chauves- souris, ou encore des
araignées. Pour avoir vu les uns et les autres à
l'oeuvre, je puis dire qu'ils ne rechignent pas à la
tâche, du moins dans les limites de leur "estomac" (voir
l'historiette intitulée les "pique assiettes", dans les
"divers").
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-
- En guise de conclusion
....
-
- Comme pour l'intro, cette conclusion
sera commune aux processionnaires du pin et du chêne, leurs
propriétés urticantes étant quasi sans
égales . Bien entendu, il faut être un peu "fou" pour
élever et manipuler ce genre de bestiole, mais ce site se
voulant le reflet d'un "vécu" (et l'étant ! ), je me
dois d'en payer le prix .... et en l'occurrence d'endurer quelques
"gratouilles".
-
- Je dirais encore qu'on peut être
fou sans être idiot, et que l'expérience permet
censément de réduire les risques. Je dirais enfin
que ce type d'élevage ( ou de manipulation ! ) est à
l'évidence formellement déconseillé aux
débutants, et plus encore aux allergiques !
-
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-
FIN
-
- les pages entomologiques d'
andré lequet
:
http://www.insectes-net.fr