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la PSYCHÉ du GRAMEN !

(Canephora unicolor = Canephora hirsuta)

(Lépidoptères Psychidae)

 

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Intro !

Une fois de plus Dame Nature a fait fort, et même très fort !

Aussi surprenant que cela puisse paraître, vous verrez que cette page entomo doit beaucoup aux glissières de sécurité bordant nos routes.

Vous verrez également qu' au pays des Psychés l'originalité et la discrétion peuvent aller de pair.

 

Présentation !

 

Les Psychés sont de petits papillons nocturnes ... volant de jour ! En général ils sont plus ou moins noirâtres, fréquemment duveteux, voire joliment "plumeux", tel Ptilocephala agrostidis. La très particulière Famille des Psychidae est représentée en France par 45 espèces. La Psyché du gramen (Canephora unicolor = Canephora hirsuta), objet de cette page entomo, est la plus grande de notre faune, avec une envergure de 25 à 30 mm. C'est aussi une des plus communes, avec la Psyché lustrée (Psyche casta) ... une des plus petites ! ... à découvrir à la fin de cette page entomo !

 

A l'état larvaire les Psychés vivent dans un fourreau soyeux, le plus souvent rectiligne, exception faite de celui de la Psyché coquillère (Apterona helicoidella), joliment spiralé. Ces fourreaux sont en outre "ornementés", la disposition et la nature des matériaux utilisés étant propres à chaque espèce ... et parfois même au sexe ! A titre d'info, la "déco" peut être à base de terre, de sable, ou de petits cailloux, mais également de fragments de feuilles, de lichens, ou de tiges de graminées .... voire de micro coquilles de gastéropodes !

 

Eu égard à son synonyme (Cenophora hirsuta), et à la forme de certains fourreaux tels ceux ci-dessus, la Psyché du Gramen (Cenophora unicolor) est parfois appelée la Psyché hirsute, ou encore la Psyché hérissée, cette dernière appellation prêtant à confusion avec Sterrhopterix fusca ... la vraie Psyché hérissée ! Ultérieurement, vous verrez que ces fourreaux ont une particularité ... particulière !

 

Tel l'escargot en sa coquille, cette drôle de chenille ne quitte jamais la protection de son douillet fourreau, lequel sert même de pondoir aux femelles, d'incubateur aux oeufs ... voire de linceul à la pondeuse ! Pour se déplacer la bestiole sort à mi-corps, et tandis que ses puissantes pattes thoraciques s'activent, l'abdomen reste ancré dans le fourreau, via les ventouses finement griffues de fausses pattes abdominales, au demeurant fort peu différenciées en l'absence de rôle locomoteur.

 

 

 ci-dessus de gauche à droite: l )- Psyché du gramen (mâle de collection); 2)- exemples de fourreaux; 3)- détail d'un fourreau

"in natura" sur ronce; 4)- chenille à terme extraite de son fourreau. Remarquer la puissance des pattes, et leur très forte griffe terminale.

 

 

 ci-dessous à gauche: fourreau ouvert montrant le très dense revêtement soyeux; au centre: détail du revêtement ;

à droite: détail des pattes abdominales de la chenille montrant les couronnes griffues assurant l'ancrage dans le fourreau.

 

Bon à savoir !

 

Trouver des fourreaux de Psychés dans la végétation revient quasiment à chercher une aiguille dans une meule de foin. Les piquets de clôtures des prés et champs sont déjà plus "rentables", mais c'est carrément pure formalité quand on connait ce qu'une panne automobile m'a un jour permis de découvrir ! Comme vous pouvez le voir ci-dessous, les glissières de sécurité sont en effet très prisées de ce genre d'insecte, d'où cette page entomo .... et le souvenir d'une mémorable "remontée de bretelles" ! ... à découvrir en conclusion !

 

 

Des photos très démonstratives qui auraient pu me coûter cher ... et cela dans tous les sens du terme !

 

 

 

Dimorphisme sexuel !

 

elle ! ... ... et lui !

Comme ces illustrations le montrent, le dimorphisme sexuel est pour le moins étonnant, et à l'évidence totalement hors normes. Comme si cela ne suffisait pas, les fourreaux sont également "sexués", et ils le sont même doublement, puisqu'ils diffèrent à la fois au plan morphologique ... et spatial !

 

Le mâle !

 

Chez le mâle, la chrysalide ressemble à une chrysalide, le papillon à un papillon, et le fourreau porte évidemment des "moustaches" ... mâle oblige !

 

 de gauche à droite: 1)- exemple de fourreaux mâles . Vous noterez qu'ils sont plus courts que ceux de la femelle, et portent de longs fragments graminéens implantés obliquement à la partie antérieure; 2)- chrysalide dans son fourreau; 3)- chrysalides extraites (celle du 1er plan n'a pas encore acquis sa coloration définitive); 4 & 5)- chrysalides sous la toise de la SEITA ... comme d'hab !

 

 

Aspect typique des fourreaux "mâles" .... après éclosion du papillon.

Vous remarquerez les chrysalides vides, restant enchâssées dans le tubule soyeux terminant le fourreau.

 

 

 Panel de mâles "venant d'éclore" , et finissant de sécher leurs ailes avant l'envol.

Vous noterez que les éclosions surviennent plutôt en après-midi ,vers 16 h-16h30 (heure solaire), et que la bestiole s'active de jour.

 

 

 

les pages entomologiques d' andré lequet : http://www.insectes-net.fr