Sans doute est-il une bonne raison à cela, mais au lieu d'éclore par le pôle arrondi de l'oeuf, et donc au sein même du protecteur et nourricier substrat, les minuscules et très fragiles larvules sortent de l'oeuf au niveau des "ailettes". De ce fait elles se retrouvent évidemment exposées à l'air libre, et le plus souvent sur une surface "croûtée" impénétrable, avec à brève échéance un risque élevé de déshydratation, pour ne pas dire de total dessèchement. La parade me semble venir de la grande mobilité des larvules qui en fuyant la chaleur, et sans doute la lumière du jour, finissent par trouver un salvateur point de pénétration.
J'ajouterais que la providentielle observation des émergences s'est faite sous lumière artificielle, ce qui peut laisser supposer qu'elles se produisent nuitamment dans la nature. Bien entendu c'est là une simple hypothèse, mais en pareil cas la tâche des bestioles se verrait grandement simplifiée et sécurisée. Bien entendu je suis preneur de toute info sur la question ... si un spécialiste "es mouche à merde" passe par là !
A défaut de "vraie" tête (ce type de larve étant acéphale) nos asticots sont dotés d'une paire de crochets buccaux. Dévaginables, et très acérés, ils sont potentiellement aptes à la prédation, ou encore à la dilacération de la nourriture ( et des proies à l'occasion ! ), mais en réalité ils sont plus couramment utilisés pour la ... locomotion !
Mes oeufs "expérimentaux" de S. stercoraria ayant été récupérés très tôt en saison (22 février), par beau temps, et alors que cette mouche était apparemment la seule à visiter les crottins, je doute que les larves de cette espèce soient exclusivement carnassières. Compte tenu des circonstances on pourrait les taxer de cannibalisme, mais là encore je reste septique car le nombre d'oeufs étant fort réduit ... le déjeuner potentiel l'était pareillement.
De plus, si ces larves étaient de pures carnassières, mes boulettes de crottin (en élevage dans une dépendance ! ) ne seraient pas aussi visiblement décompactées, triturées, et passablement asséchées. A tort ou à raison je pense que ces larves se nourrissent pour l'essentiel de "jus" excrémentaire (peut-être faute de mieux), étant entendu qu'un "extra" carné n'est pas impossible (voir préféré) si l'occasion se présente.
Parvenu au terme de sa croissance, et donc des 3 stades larvaires impartis par Dame Nature, l'asticot de la mouche stercoraire se transforme en pupe, tout comme la chenille à maturité se fait chrysalide. Comme les photos ci-dessous le montrent, les asticots en question peuvent s'empuper au sein même des excréments, mais l'entrelac des fibres végétales résiduelles risquant fort de rendre les émergences laborieuses ( voire impossibles ! ), je pense que le couvert herbacé environnant est préféré.
Vous noterez que certains oiseaux, étourneaux et corbeaux notamment, n'ont pas leur pareil pour émietter les bouses et crottins où ils savent trouver leur déjeuner. Bien entendu tout ce qui y vit fait ventre, y compris les larves et pupes de notre mouche, l'importance numérique des pontes compensant cette forme de prédation ... et les autres !