- les
termites - les
blattes - l'apatura
- l'anoxia -
l'aegosome
- les
anthrènes - les
coccinelles - la
cétoine dorée -
les grillons
domestiques - les
forficules - les
mantes religieuses - les
bousiers de Notre Dame -
le pandora
d'Olonne - le
pique prune - les
carabes de Bretagne - les
carabes du Ventoux - Champigny
story - l'anneau
du diable - plaidoyer
pour un grillon - les
Xylocopes - la
grande libellule - les Rosalies des
Alpes - les
guêpes - dur
dur le Morio - la likenée
bleue - beurk ! -
les balayeuses - le Papillon du
diable - du rêve à la
réalité - la Belle-Dame du
marié- les carabes des
Chabasses - les fourmis du portillon-
- Les
fourmis du portillon !
-
- Bordé
d'un talus arboré, notre jardin longeait un étroit
chemin de terre, qu'un petit portillon de bois, peint en blanc,
permettait d'emprunter.
-
- Les pesticides y étant quasi bannis, mon environnement
était bien sûr apprécié des oiseaux,
mais aussi du petit peuple des menues bestioles, dont une
populeuse colonie de fourmis. D'assez belle taille les laborieuses
bestioles se complaisaient dans le talus, où elles
faisaient mieux qu'y prospérer.
-
- Chaque année le retour des beaux jours redonnait vie
à la fourmilière, et comme il se doit les fourmis
fourmillaient, chacune s'activant selon les tâches
dévolues par Dame Nature. Bien entendu il me plaisait de
les observer à l'uvre, notamment lorsqu'elles
s'organisaient pour aller "faire leur marché" dans le
terrain voisin.
-
- A cette occasion elles formaient une longue colonne, de
l'ordre de 4 bons mètres pour la partie visible, où
des centaines de bestioles s'entrecroisaient au gré
d'incessantes allées et venues. Ne donnant pas dans la
facilité, elles s'imposaient un peu banal détour
pouvant se qualifier de relativement périlleux.
-
- Le trajet logique amenant les fourmis au pied du portillon, il
leur suffisait évidemment de traverser l'allée (
moins d'un mètre ! ) pour gagner le terrain voisin. En fait
tout le monde "escaladait" le piquet supportant le portillon, puis
cheminait sur le haut dudit portillon, pour bien sûr
redescendre via le piquet opposé
et c'était
vice versa au retour ! Ce rituel s'est ainsi
perpétué des années durant, jusqu'au jour
où le bois ayant fait son temps, un portillon
métallique est venu remplacer le tout.
-
- Les insectes dits sociaux (tels les abeilles, termites, et
fourmis), passant pour être plus "intelligents" ce
problème de "GPS" ou de manque de jugeote, si je puis dire,
peut évidemment surprendre, mais au pays des bestioles
l'inexplicable n'est souvent qu'apparent.
-
- Conditionnant la vie de la colonie (et même sa survie)
la quête de la nourriture passe nécessairement par
une phase exploratoire, laquelle repose sur les plus aventureuses
bestioles. Suprême astuce, ces pionnières
déroulent une sorte de fil d'Ariane odorant qui leur permet
d'aisément retrouver le chemin du bercail, et le cas
échéant de guider les membres de la colonie en
charge d'approvisionner le garde-manger communautaire.
-
- Il s'agit bien sûr des fameuses phéromones,
présentement dites "de piste", et tels les moutons de
Panurge tout le monde suivait le chemin initialement
"tagué", par la première fourmi l'ayant
emprunté ... d'où l'intitulé de cette
historiette ! CQFD !
-
- Vous l'aurez compris, il existe une multitude de
phéromones, chacune répondant à la fois
à une fonction, et à une espèce. Ainsi les
phéromones d'agrégation favorisent le regroupement
d'une espèce donnée en un même point (blattes
par exemple), et de surcroît, le cas échéant,
durant une période précise (tel l'hivernage des
coccinelles). Chez les hyménoptères coloniaux
(frelons, guêpes, abeilles) les phéromones d'alerte
et d'attaque sont à l'origine d'accidents pouvant
être mortels. Le plus souvent émises par les femelles
les très attractives phéromones sexuelles sont les
plus généralisées. Ce sont aussi les plus
importantes, car leur spécificité, et leur
efficience, conditionnent et garantissent la
pérennité des espèces.
-
- Vous noterez également que les phéromones
sexuelles sont à la fois les plus classiques, et les plus
connues, car leur synthèse est très utilisée
en lutte biologique, via la méthode dite de "confusion
sexuelle". En d'autres termes les mâles d'une espèce
nuisible, papillon par exemple, sont attirés par des
"copies" de phéromones femelles, faisant office de leurres.
Ces mâles étant bien sûr piégés
et détruits, il s'ensuit une notable diminution des pontes
fécondes, donc des calamiteuses chenilles ... et in fine
des nuisances !
-
- Pour conclure je dirais que face
à la nécessité de perpétuer notre
espèce ( Homo sapiens ! ) nous sommes en quelque sorte
"condamnés" à tomber amoureux. De là à
considérer que la fameuse "alchimie amoureuse" ne serait
pas totalement étrangère à la chimie,
d'où la diversité et la spécificité de
nos odeurs corporelles (dites "sui generis ! ) il y a un pas que
je ne saurais ici franchir. Reste qu'à ma connaissance la
question n'est toujours pas formellement tranchée, alors
que le fait est avéré et reconnu chez les autres
mammifères ! Etant en permanence "pollué" (voire
agressé ! ) par une foultitude d'émanations bien
loin d'être naturelles, à commencer par les
surabondants cosmétiques, notre odorat aurait-il perdu sa
capacité originelle de discernement ? ... that is the
question !
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