les
termites - les
blattes - l'apatura
- l'anoxia -
l'aegosome
- les
anthrènes - les
coccinelles - la
cétoine dorée -
les grillons
domestiques - les
forficules - les
mantes religieuses - les
bousiers de Notre Dame -
le pandora
d'Olonne - le
pique prune - les
carabes de Bretagne - les
carabes du Ventoux - Champigny
story - l'anneau
du diable - plaidoyer
pour un grillon - les
Xylocopes - la
grande libellule - les Rosalies des
Alpes - les
guêpes - dur
dur le Morio - la likenée
bleue - beurk ! -
les balayeuses - le Papillon du
diable - du rêve à la réalité
- la Belle-Dame du marié-
les carabes des Chabasses - les
fourmis du portillon- 

-
- Du rêve
à la réalité !
-
- - pour quitter les photos
faire "page précédente" dans votre navigateur
-
-
-
A
l'époque de cette historiette (1980) l'Andorre faisait
figure d'Eldorado pour touristes et vacanciers, tant les
innombrables vitrines regorgeaient de produits et matériels
en tous genres, et cela à des prix défiant
évidemment toute concurrence !
-
- Par-delà cette "fièvre acheteuse"
généralisée, et en quelque sorte
"prolétarienne", l'Andorre était également
bien connue pour la "discrétion" de ses banques, fort
prisée des plus fortunés .... et d' euros pas
toujours très clairs, tels les golfs d'Alain Bashung , trop
tôt disparu !
-
- Pour les amoureux de la nature c'était la grandiose
beauté des sites et paysages, telles les cimes estivales
encore enneigées servant d'écrins à des lacs
azuréens. C'était aussi de verdoyants vals et
vallons, de très propices microclimats, des prairies encore
dignes de ce nom, le tout donnant vie à de
véritables joyaux floristiques et faunistiques.
-
- De nos jours les prix ne sont plus ce qu'ils étaient,
l'urbanisation se fait plus que jamais galopante, faune et flore
ne cessent de se voir refoulées, et le sacro-saint secret
bancaire vient lui-même de prendre du plomb dans
l'aile.
-
- Pour autant, et vous l'aurez compris, l'Andorre reste
l'Andorre, et dès le franchissement des 2409 m du Port
d'Envalira, le plus haut col routier des Pyrénées
(si ce n'est d'Europe) .... la magie commence à
opérer !
-
- Cette année-là (1980, je le rappelle) nous
avions décidé de "planter la toile" en
Principauté, et cela aux environs d'Ordino, la
vallée du même nom hébergeant les presque 40
mm du fabuleux Chrysotribax
rutilans perignitus, un des plus beaux et des plus grands
carabes franco-ibériques.
-
- Bien qu'il ne soit pas véritablement rare, ce bel
insecte se mérite, et un peu de chance est même
fortement recommandée. Son cycle de vie est en effet
largement tributaire des biotopes fréquentés
(altitude, exposition, températures,
végétation, météo, etc...) ...
d'où des apparitions quelque peu "capricieuses" .... et des
entomologistes fréquemment déçus !
-
- Bien entendu la rutilante bestiole me faisait rêver, et
cela dans tous les sens du terme. Bras de Morphée aidant,
il me souvient d'ailleurs d'une chasse très fructueuse, et
surtout très originale ... brutalement interrompue par la
sonnerie du réveil !
-
- Situé à 1350m d'altitude, un peu au-dessus de la
petite cité d'Ordino, le terrain de camping était
idéalement placé pour un naturaliste, et cela sans
être trop éloigné des indispensables commerces
"vivriers".
-
- Minuscule, et on ne peut plus rustique, le terrain longeait la
"Valira del Nord" petit torrent au lit plus ou moins
encaissé, bordé de grosses caillasses et de
frênes pas vraiment au mieux de leur forme. Dans le droit
fil d'aménagements pouvant se qualifier de spartiates, une
sorte de dérivation alimentait un bassin de ciment brut
faisant office de piscine pour "frigodèmes"... ou campeurs
scandinaves !
-
- Nous étions arrivés en toute fin
d'après-midi, dans les premiers jours de Juillet, et nous
nous étions installés en bordure du torrent, afin de
pouvoir aisément profiter de la fraîcheur de l'eau
... mais là comme frigo !
-
- Sitôt la toile montée, et le matériel
installé, j'ai entrepris d'aménager l'accès
au torrent, puisqu'il suffisait de couper les orties et
ombellifères devant l'être, tout en
déplaçant quelques blocs rocheux ... me
réservant une bien belle surprise !
-
- Sous l'un d'eux, j'ai en effet trouvé un élytre
du fameux "perignitus", et de surcroît "tout neuf" vu son
éclat. La présence en ces lieux du carabe tant
convoité se voyait ainsi très opportunément
confirmée ... et cela grâce à ses
prédateurs !
-
- En dépit de la fatigue du trajet, et du jour
déclinant, j'ai entrepris de poser "à la sauvette"
une dizaine de pièges à carabes
(*) le long des berges du
torrent, là où les enrochements et la
végétation offraient tout ce que ces insectes
affectionnent.
-
- Ce faisant, je suis tombé sur de grosses limaces
sortant prendre le frais, et d'un coup je me suis rappelé
de mon rêve, et des dizaines de carabes attirés par
ces visqueux gastéropodes, froidement empalés vifs
en guise d'appâts.
-
- La suite ne s'est pas fait attendre, une dizaine de limaces
payant de leur vie mes élucubrations nocturnes ...
étant entendu que les malheureux mollusques étaient
charitablement écrabouillés (si je puis dire!),
avant de finir embrochés et cloués au sol avec une
branchette biseautée à cet effet !
-
- Il me souvient avoir terminé à la lampe
électrique, et ne pouvoir trouver le sommeil tant
j'étais excité, mais aussi impatient d'être
rendu au lendemain matin, avec obligation d'être sur pieds
avant l'aube. Les carabes sont en effet nocturnes, et se mettent
donc à couvert dès le jour levé, d'où
la nécessité d'opérer nuitamment pour pouvoir
valablement tester cette peu banale "chasse à la
limace".
-
- Faisant davantage confiance aux pièges, j'ai
commencé par les relever, mais sans y trouver la moindre
bestiole. Pour les limaces, je suis pareillement parti de
l'appât le plus éloigné, mais plus je me
rapprochais de la tente, plus ma déception grandissait, et
plus je regrettais mon duvet, et des "écrabouillages" de
limaces .... pas vraiment top écolo !
-
- Après avoir failli chuter 10 fois, tant la nuit
accentue la dangerosité naturelle des berges d'un torrent,
je suis finalement arrivé à ma dernière
limace. Elle était à quelques mètres de la
tente, entre les racines d'un frêne mises à nues par
les crues ....et elle n'était pas seule !
-
- Vous l'aurez compris, un perignitus était bel et bien
attablé, et dans le faisceau de la lampe il apparaissait
encore plus beau, plus gros, plus rutilant ... et croyez-moi
j'abrège les "plus" ! Du coup le moral est remonté
en flèche, d'autant qu'il s'agissait d'une femelle, et donc
d'une bonne pioche pour un éleveur. Dans la tiédeur
du duvet, il me suffisait d'ailleurs de fermer les yeux pour me
voir à la tête d'un troupeau de fastueux perignitus
multicolores, et en pareil cas s'endormir n'est pas
sinécure... surtout en comptant de vulgaires moutons !
-
- Tout en sacrifiant comme il se doit à des
activités touristiques plus classiques, j'ai pu mettre
à profit les 2 semaines de mon séjour Andorran pour
augmenter mon cheptel, en prévision d'élevages d'
hybrides et métis, à l'époque inédits.
Je vous ferais grâce des tonnes de pierres et rochers
soulevés, des divers appâts proposés (en plus
des pièges classiques), des quêtes nocturnes, et
autres recherches tous azimuts.
-
- Le jour du départ le contrat était pour moi
rempli, avec 8 exemplaires vivants (5 femelles et 3 mâles)
... et une brochette de "trépassés" pour la
collection. A cela s'ajoutait la découverte peu banale
d'une femelle, très certainement mutilée par une
faucheuse, puisque sur les 6 pattes propres à tout insecte,
4 étaient sectionnées à mi-tibia.
-
- Ce n'était pas encore le fauteuil roulant, (si je puis
m'exprimer ainsi!), mais le handicap était suffisamment
important pour gravement hypothéquer le devenir de la
malheureuse bestiole, et déclencher une ponte plus ou moins
réflexe visant à préserver la
pérennité de l'espèce. Telle la "cerise sur
le gâteau" 18 oeufs me sont ainsi venus, ce qui m'a permis
de commencer sur place un très inattendu élevage "in
natura", et en quelque sorte ... "made in Andorra" !
-
-
- (*) Ces pièges
sont classiquement constitués de gobelets plastique
enterrés à ras du sol, avec 2 doigts de vinaigre de
vin. Ce genre d'appât a certes de quoi surprendre, mais il
prévaut chez les carabologues, en raison de son
attractivité, mais aussi de la bonne conservation des
insectes qui s'y noient ... tels les cornichons !
-
- ********************
-
ACCUEIL
historiettes

-
les
pages entomologiques d' andré
lequet :
http://perso.wanadoo.fr/insectes.net/