les
termites - les
blattes - l'apatura
- l'anoxia -
l'aegosome
- les
anthrènes - les
coccinelles - la
cétoine dorée -
les grillons
domestiques - les
forficules - les
mantes religieuses - les
bousiers de Notre Dame -
le pandora
d'Olonne - le
pique prune - les
carabes de Bretagne - les
carabes du Ventoux - Champigny
story - l'anneau
du diable - plaidoyer
pour un grillon - les Xylocopes -
la grande libellule - les
Rosalies des Alpes - les
guêpes - dur dur le Morio - la
likenée bleue - beurk !
- les balayeuses - le
Papillon du diable - du rêve
à la réalité - la
Belle-Dame du marié- les
carabes des Chabasses - les
fourmis du portillon-

-
- la
likenée bleue !
-
C'était
en Octobre, en pleine forêt, et quasiment à l'heure
du crime ...brrrrr !
-
- C'était aussi sur la petite
commune du Cellier, non loin de Nantes, là même
où l'hilarant et talentueux Louis de Funés avait
château....
-
- A l' époque, avec 3 où 4 amis entomologistes,
nous nous retrouvions assez régulièrement pour des
chasses nocturnes aux ingrédients souvent surprenants, du
moins pour le non initié.
-
- Ce jour là il s'agissait de traquer Catocala fraxini,
autrement dit la grande et peu fréquente " Likenée
bleue".
-
- Comme les autres Catocales (il en est des rouges et des jaunes
!), la bête est plus attirée par le sucré que
par la lumière, et elle se chasse donc à la
"miellée", mixture par principe à base de
miel.....mais nous étions plutôt confiture....et
pinceau !
-
- Concrètement il s'agit en effet de "confiturer" le
tronc des arbres bordant les chemins et sentiers forestiers, cette
opération se faisant à hauteur d'homme, et bien
sûr avant la nuit tombée.
-
- J'ajouterais qu'une surface guère plus grande que la
main suffit, mais que ces "tags" doivent être
aisément repérables, et donc bien visibles, mais
aussi suffisamment nombreux et dispersés, afin de
multiplier les chances d'un succès toujours très
aléatoire.
-
- Chasse de nuit oblige, une bonne torche électrique
complète l'attirail du parfait "mielleux", l'inspection des
appâts devant toutefois se faire en lumière
très atténuée, afin de ne point effaroucher
les papillons éventuellement attablés, et plus
encore la fameuse et méfiante Likenée.
-
- En règle générale nous chassions
jusqu'à 2 ou 3 heures du matin, et le plus souvent à
raison d'une 1/2 heure de ronde, suivie d'une 1/2 heure de pause.
Cette dernière se passait au "camp de base", et bien
entendu nous en profitions pour papoter bestioles...ce qui
n'étonnera personne !
-
- A l'époque j'avais l'oreille fine, et à
plusieurs reprises, lors des pauses, j'avais perçu des
sortes de craquements qui ne cadraient pas vraiment avec la vie
animale nocturne. De surcroît ils me semblaient anormalement
proches, et toujours provenir de la même direction, pour ne
pas dire du même point.
-
- Pour épisodiques et discrets qu'ils soient, ces bruits
m'intriguaient et m'agaçaient tout à la fois,
d'autant que les collègues ne semblaient pas s'en soucier,
ni même les percevoir. A l'occasion d'une ronde j'avais bien
évoqué la chose, mais à les entendre je me
faisais des idées....un peu à la Jeanne d'Arc si je
puis dire !
-
- Lors d'une énième pause, les craquements se sont
de nouveau manifestés. N'y tenant plus je suis allé
voir de quoi il retournait, faisant en sorte de prendre la
"source" à revers. Je n'avais pas pris ma torche,
connaissant la configuration d'une toute proche petite
lisière... pour avoir été y satisfaire un
besoin naturel, alors qu'il faisait encore jour !
-
- La lune éclairait fort peu, mais néanmoins
suffisamment pour distinguer ce que j'ai cru être un tas de
bois, amassé comme souvent au pied d'un arbre. N'ayant pas
souvenir de l'avoir vu, je me suis approché, mais
arrivé à quelques mètres mon pseudo tas de
bois s'est d'un coup redressé, pour partir aussi vite que
lui permettaient des jambes qui manifestement n'avaient plus 20
ans.
-
- L'homme connaissait les lieux, et sans répondre
à mon interpellation, il a très vite disparu dans la
nuit, tandis que je trébuchais, et m'affalais piteusement,
en tentant de me lancer à sa poursuite.
-
- Reconstitution faite, le bonhomme était à moins
de 10 m de nous, et il nous épiait sans doute depuis 2
bonnes heures. Tapi au pied de son arbre, et gagné par
l'engourdissement, il devait éprouver le besoin de bouger
un peu de temps en temps, d'où les craquements
perçus.
-
- Bien entendu il n'y avait rien à voir, ni à
entendre, qui puisse "émoustiller" quelqu'un, ni même
intéresser quiconque à ce point. A défaut
d'explication cohérente, un garde forestier se serait par
exemple manifesté, il a fallut se contenter de
l'évocation d'une sorte de "satyre à la retraite",
ou plus simplement d'un esprit passablement
"dérangé".
-
- Vous comprendrez que la fête s'en soit trouvée
quelque peu gâchée, et pour tout dire
écourtée, car le possible retour de notre "affreux
Jojo", allié à la bizarrerie de son comportement,
nous laissaient craindre quelque malveillance au niveau des
voitures ou du matériel.
-
- Pour conclure, j'ajouterais que cette
forêt était décidément bien mal
fréquentée (si je puis dire ! ), car une autre fois
nous nous sommes retrouvés face aux canons des
mitraillettes de la maréchaussée locale. Vous
l'aurez compris, les gendarmes étaient eux aussi en
"chasse", et tels des papillons de nuit ils avaient
été attirés par la lumière de nos
torches !
-
-
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